Le qualificatif n'est nullement outrancier ou abusif. Nos billets de banque de 200 DA sont la honte du pays, déclare-t-on à l'unanimité.
Déchirés, crasseux, usés, effilochés, tombant en morceaux, ils sont scotchés, ravaudés, rafistolés « raccommodés », bref, on aura tout entrepris pour les faire tenir la route. À la poste, on ne vous sert que ça. Mais parfois, ô miracle, il arrive qu'on entrevoie de belles coupures (200 DA s'entend), toutes neuves, généralement réservées aux amis. Elles existent, donc ! L'on se console, cependant, puisque ces billets clinquants, personne n'est censé les garder, il faut bien les dépenser, et à leur place, très tôt, on retrouve les mêmes loques honteuses.Beaucoup de commerçants ne les acceptent pas, nonobstant vos tentatives d'expliquer l'inexplicable. Entre citoyens déconsidérés, l'on admet la chose, car qu'y peut-on ' Si on fait grand cas de notre emblème national, pourquoi notre monnaie, qui représente tout autant notre pays, est-elle tombée aussi bas ' se demandent d'aucuns. Même dans les autres pays sous-développés, on ne badine pas avec le respect dû aux symboles nationaux. A-t-on également oublié les visiteurs étrangers ' Nous en avons vu certains, ils étaient discrètement scandalisés. No comment !
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Posté Le : 29/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farida Hamadou
Source : www.elwatan.com