Ceux qui étaient versés dans les fournitures scolaires à la rentrée, et les fruits et légumes pendant le mois de Ramadhan, passent avec aisance au mouton « importé » de différentes régions du pays. Les maquignons d'un jour sont légion et viennent rajouter au diktat imposé par les marchands de fruits et légumes, qui n'ont pas attendu l'Aïd pour faire flamber les prix. Annaba ville commerçante confirme aussi qu'elle est le fief des spéculateurs de tout bord. Ces derniers agissent à leur guise et s'adonnent, sans scrupules, à un pillage systématique des bourses.La mercuriale maintient la barre haute et le marché parallèle continue à faire l'essentiel de l'économie locale. La cherté de la vie dans la quatrième ville du pays fait de nouveaux pauvres, et ceux qui échappent à la paupérisation s'endettent pour pouvoir joindre les deux bouts. L'interminable file formée par les petites gens s'acquittant du remboursement mensuel de leur crédit à la consommation, constatée durant le week-end à la grande poste, donne la mesure du phénomène.Du sacrifice aussi. Mais, Annaba conserve, heureusement, sa générosité grandeur nature. C'est son autre facette, celle de l'authentique humanisme, bien ancré dans ses traditions. Le formidable élan de solidarité qui s'est fait en direction des démunis, pour qu'ils soient également de la fête, est la preuve patente que la ville n'a pas perdu l'altruisme et toutes les bonnes choses qui font sa renommée. Lotfi Double Canon et d'autres bienfaiteurs viennent, par un grand geste d'humanisme, préserver la dignité des pauvres et redonner à la ville son image d'antan, celle accueillante et généreuse.
Posté Le : 07/12/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Arezki Saouli
Source : www.elwatan.com