Algérie

Des baraques dans une décharge anarchique



Selon des habitants, les quelque 500 baraques qui forment ce bidonville sont indignes d'abriter des êtres humains.Le bidonville Saint George, dans la commune de Birkhadem, cache tellement bien sa misère qu'il est à peine perceptible depuis la voie publique. Hormis les quelques baraques de zinc qui longent la route reliant Djenane Sfari à Saoula, cette cité anarchique est plutôt discrète, à l'image de ses habitants, qui semblent résignés à leur sort. «Le relogement ' On nous a rien dit. On attend?», nous répond succinctement et avec beaucoup de résignation, un père de famille. Il est là, avec sa famille, depuis les années 1990. Il avait fui le terrorisme.Un autre habitant d'un certain âge, lui, est originaire de la commune de Birkhadem. «Je suis un ancien. A l'époque, il n'y avait pas autant de baraques. De nos jours, le site est saturé, il n'y a plus ou construire», dit-il. Notre interlocuteur ajoute que ces dernières années, de nombreuses familles ont débarqué. «On a même construit sur la décharge anarchique, de l'autre coté de la cité. On a défriché les lieux et implanté des baraques de fortune», indique-t-il.Pour se débarrasser de leurs détritus et ordures, un accord tacite semble avoir été trouvé avec les responsables d'un chantier limitrophe. «Avant, on jetait nos ordures sur un autre terrain abandonné. Depuis le début du projet de réalisation de logements, ce terrain a été récupéré, mais on nous a autorisés à faire d'une autre parcelle limitrophe un dépotoir», explique notre interlocuteur. «Le jour où ce projet sera réceptionné, on aura du mal à se débarrasser de nos déchets», admet-il.Bien que les autorités locales aient pris soin d'installer des bacs à ordures sur la voie publique, la plupart des habitants refusent d'y apporter leurs détritus en raison notamment de la longue distance à parcourir. Qu'à cela ne tienne ! Vivre à Saint George n'est pas facile malgré l'existence du strict minimum, à savoir l'eau et l'électricité. Selon des habitants rencontrés sur place, les quelque 500 baraques qui forment ce bidonville ne sont plus indiquées pour la vie humaine.Ceux qui souffrent le plus sont les enfants. «Il n'est pas facile de dire à l'école que j'habite un bidonville. Ma fille vit mal cette situation», nous confie un habitant de Saint George. Mais ce qui blesse encore davantage les résidents de cette cité inhospitalière, c'est l'absence voir le manque d'intérêt des autorités concernées pour leur malvie. «Les services de l'APC se disent en manque de prérogatives pour le dossier du logement et à la wilaya, on nous ignore», s'indigne un autre résident. Pourtant, de l'autre côté de la rue, des centaines de logements sont en cours de construction. «Un peu plus loin c'est la cité sociale, celle en chantier, c'est l'AADL», explique-t-on. Les habitants de cette cité savent qu'ils ne sont pas encore concernés par la générosité de l'Etat. Ils attendent, la mort dans l'âme.


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