Algérie

Des aveux inattendus remontent à la surface



Des aveux inattendus remontent à la surface
Et si la FIFA n'existait pas, on aurait très certainement créé une autre instance pour servir les intérêts des uns et des autres.Ensuite ses 500 employés ne gêneraient pas trop leur course là où certaines multinationales en emploient plusieurs dizaines de milliers. Cette instance roule sans rien produire. Elle recolle et partage l'argent qui lui provient des droits de retransmissions télévisées et des droits publicitaires lors de matches auxquels aucun employé de la FIFA ne participe. «La FIFA ne produit rien», note le professeur Simon Shibli de l'université Hallam à Sheffield en Angleterre. «Elle dispose d'un monopole légal et la majeure partie des revenus ne sont, en fait, pas générés par les efforts ou le talent des personnes qui travaillent pour l'organisation». Cette instance a pris de l'avance et lui a fait perdre énormément de temps. Une période d'enrichissement pour les VIP de la FIFA durant laquelle une poignée de gestionnaires croyaient faire briller sa marque. La question qui est posée est celle de savoir comment faire éviter à ce que demain «le poussin qui doit devenir coq se soucie des pièges de la marmite». Le papier peint se libère de ses murs. Il laisse apparaître les traces des magouilles conjuguées par la FIFA. Il y a celles des aveux de Blazer, celles des mystérieux 10 millions de dollars sud-africains, et l'arrangement à 5 millions de dollars autour de la fameuse main de Thierry Henry. La liste est longue. Figaro.fr livre à ses lecteurs les pages les plus sales de la FIFA. Elles portent sur les déclarations de Blazer, le tracé de la trahison des différentes coupes du monde... Des traces qui entachent le sport roi. «A partir de 2004 et jusqu'en 2011, moi et d'autres membres du comité exécutif de la FIFA avons accepté des pots-de-vin en vue de la désignation de l'Afrique du Sud comme pays organisateur de la Coupe du monde 2010». Ces aveux de Chuck Blazer, ancien haut dignitaire de la FIFA rendus publics cette semaine n'étonnent plus personne. Lisez : il a plaidé coupable d'avoir conspiré avec d'autres responsables de la Fédération internationale de football pour accepter des pots-de-vin du Maroc et de l'Afrique du Sud lors des processus d'attribution des Mondiaux-1998 et 2010. «Durant la période où j'ai travaillé pour la FIFA et la Concacaf (Confédération d'Amérique du nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes), j'ai entre autres commis avec d'autres personnes au moins deux actes d'activité de racket», a-t-il déclaré devant le tribunal fédéral de district de New York le 25 novembre 2013, et ce selon le procès-verbal de son audition déclassifié mercredi. «Entre autres choses, j'ai accepté avec d'autres personnes en 1992 ou autour de cette date de faciliter le versement d'un pot-de-vin pour la sélection du pays hôte de la Coupe du monde 1998», a-t-il poursuivi. L'histoire ne s'arrête pas à ce niveau, il invite au Maroc la justice américaine avec celui qui est désigné par la justice américaine sous le nom de «complice n°1». Il était présent lorsqu'un représentant du comité de candidature marocain a offert un pot-de-vin au complice n°1 en échange de sa voix pour le Maroc dans le scrutin pour le pays-hôte de la Coupe du monde 1998... «A partir de 2004 et jusqu'en 2011, moi et d'autres membres du comité exécutif de la FIFA, avons accepté des pots-de-vin en vue de la désignation de l'Afrique du Sud comme pays organisateur de la Coupe du monde 2010», a souligné le secrétaire général de la Concacaf. Dans un autre registre, nous apprenons via les documents exploités par notre confrère le Figaro.fr que «dans son acte d'accusation, rendu public le 27 mai, la justice américaine soupçonne le Trinidadien Jack Warner, alors président de la Concacaf, d'avoir empoché 10 millions de dollars en échange de trois voix en faveur de l'Afrique du Sud lors du vote pour l'attribution du Mondial-2010». Croyant être sauvé des griffes de la justice et de la Concacaf, Blazer rattrapé par la justice américaine est affiché pour Racket, évasion fiscale, virements frauduleux, blanchiment d'argent et oubli de remplir un dossier sur ses comptes à l'étranger (FBAR). Pour tenter de sauver sa peau, il se propose de devenir l'informateur du FBI en espionnant les membres du comité exécutif de la FIFA, comme l'a rapporté le «New York Daily News» le 1er novembre dernier. « Lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, il enregistre de nombreuses conversations avec des cadres de la FIFA. Pire encore, il était disposé à accéder à tous les jeux qui lui seront proposés. A titre d'exemple, il accepte à ce que «ses communications avec 44 hauts responsables de la FIFA, dont Sepp Blatter, soient passées au crible par les agents fédéraux américains». Une autre fiche remonte à la surface, la FIFA confirme avoir payé cinq millions de dollars à la Fédération irlandaise pour éviter des poursuites en justice après la qualification de la France au Mondial-2010 grâce à la fameuse main de Thierry Henry. Wolfgang Niersbach, président de la fédération allemande, se demande au nom de quelle logique : «ça ne rime à rien. Aucune Fédération au monde n'obtiendrait raison devant la justice». Y-a-t-il eu d'autres règlements à l'amiable dans le genre ' «Vous verrez un tsunami frapper la FIFA et le monde entier, vous serez choqués». Avaiy dit Jack Warner, alors qu'il était vice-président de la FIFA le 28 mai 2011 et qu'il était déjà soupçonné de pratiques délictueuses dans une enquête interne. Enfin, ce dossier qui n'est pas prêt de se refermer dévoile toute de même que les salaires versés par la FIFA à ses employés dépassent nettement tous ceux des autres fédérations sportives. En Suisse, seule une banque privée offre des rémunérations à ses employés dépassant nettement ceux pratiqués par les autres fédérations sportives. Le salaire annuel moyen et les contributions pour la retraite du personnel basé au siège à Zurich est de 242 000 dollars, loin devant le salaire moyen versé par l'UEFA (177 000 dollars), l'Union cycliste internationale (108 000 dollars) ou encore la Fédération internationale de tennis (100 000 dollars) installée à Londres. Seuls les employés du Comité international olympique rivalisent avec ceux de la FIFA sur ce plan puisque le salaire moyen est de 217 000 dollars par an pour l'institution basée à Lausanne. «Ce sont des statistiques étourdissantes», a commenté le professeur Leigh Robinson de l'Ecole du sport à l'université de Sterling en Ecosse. «L'écart entre la FIFA et les autres entreprises est indécent», a-t-il jugé. « En Suisse, seule la banque privée Julius Baer offre des rémunérations de ce niveau avec un salaire moyen de 263 000 dollars l'an passé. Au niveau mondial, c'est la banque d'investissement Goldman Sachs qui est la plus généreuse avec ses employées puisqu'en moyenne les compensations et les bénéfices sont de 373 000 dollars par employé et par an.»




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