Des automobilistes secourus par la population

Aucune des familles dont le véhicule est tombé en panne n'a passé la nuit à la belle étoile dans le froid.
Tous ceux qui ont traversé la wilaya de Djelfa hier et avant-hier garderont le souvenir de moments où la conduite des véhicules est difficile. Certains étaient contraints de rester une nuit supplémentaire à cause de la non-fiabilité de leurs véhicules ou de leur fragilité devant le froid. Ils sont repartis le lendemain avec un carnet d'adresses et de nouveaux amis des moments durs et difficiles. Habituellement, les familles de Djelfa se disputaient les convives. Actuellement, les routes ne sont plus fermées à la circulation il n'y a plus d'obstruction de voies par les dépôts de neige. Avec le parc régional du ministère des Travaux publics et l'importance de ses engins, aucune route de la wilaya de Djelfa ne reste fermée plus d'une demi-journée quand à la RN1 sous surveillance en permanence. Nous avons décidé d'accompagner les conducteurs de chasse- neige et de l'épandeur de sel pendant le crépuscule et la nuit. Nous fûmes dirigés vers le col des caravanes 1 271 m d'altitude. Il est distant d'une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya vers le sud. Nous avancions lentement même très lentement, vivant en direct la tempête de neige. C'est la limite géographique entre le Nord et le Sud. C'est un point noir et où les équipes de la DTP stationnent en permanence, pour intervenir promptement. Deux chasse-neige sont mobilisés et font le ballet des allers et retours. Ils se relayent toutes les dix à quinze minutes. S'ils ne chassent pas la neige, ils répandent du gros sel pour éviter que le verglas se forme. Lors de l'un de nos passages, le conducteur du chasse-neige remarque un véhicule à l'arrêt sur le bas-côté de la route. Il s'arrête en parallèle : nous découvrons qu'il est plein d'enfants blottis les uns contre les autres. Il donne un appel téléphonique au responsable des opérations qui nous rejoint dans les minutes qui suivent, les passagers changent de véhicule vers le 4x4 de la DTP et nous les accompagnions jusqu'à Djelfa chez la famille du conducteur du véhicule où ils ont passé le reste de la nuit. Pour cette famille, la chaleur du radiateur de chauffage n'avait pas de poids et d'équivalent devant la chaleur humaine dont ils ont bénéficié qui reste digne des Djelfaouis.