Au-delà des chiffres avancés par les «spécialistes» et autres organismes,
le moins que l'on puisse dire est que l'Algérie a enregistré, en 2011, une
inflation sournoise beaucoup plus importante que les augentations
de salaires.
En effet, si nous reconnaissons que le lait et à un degré moindre le pain
n'ont pas connu une augmentation de leurs prix de
vente, tous les autres produits alimentaires ou non ont vu leurs prix atteindre
des cimes, sans que cela paraisse de façon exacte. Cette inflation a été sournoise,
grignotant le pouvoir d'achat de la classe moyenne sans paraître y toucher, les
principaux concernés ne s'en rendant presque pas compte. Ainsi, si nous
commençons par le pain, nous remarquons que le prix officiel est resté à 8,50
DA, pour le pain dit amélioré mais à part dans quelques boulangeries
travaillant encore avec des fours très anciens pour façonner du pain tout ce
qu'il y a d'ordinaire, qui peut se targuer aujourd'hui d'acheter du pain à 9 DA?
C'est ou bien le fameux ‘makache' quand le rideau de
la boulangerie n'est pas encore baissé, ou bien nous n'avons pas de pain
‘normal', il n'y a que du pain amélioré à 10 DA. Ou bien vous allez le trouver
chez l'épicier du coin, chez le vendeur à la sauvette avec en prime quelques
grammes de poussières ou de boue et là, c'est à 10 DA, parfois 12 DA ou plus, juste
parce que la forme du pain a changé ainsi que le lieu de vente.
Le sucre et l'huile ayant déjà occupé le devant de la scène au début de
l'année 2011 sont restés bien sages malgré quelques sursauts de fierté de temps
à autre, mais ils sont restés quand même dans une fourchette ne dépassant pas
plus ou moins 30 DA selon les villes et les commerçants. Pour les fruits et
légumes, nous nous retrouvons face à des augmentations allant de 5 à… 100 DA, 5
DA pour la pomme de terre qui fait ces jours-ci entre 40 et 50 DA contre 30 et 45
l'année dernière à la même période. Les autres légumes vont dans le même sens
en ‘gagnant' entre 5 et 20 DA de plus que l'année dernière alors que les fruits,
surtout la mandarine est rarement descendue à moins de 100 DA avec des pointes
atteignant 250 DA pour une qualité qui n'est bonne que pour le dessus du cageot.
Dans certaines régions réputées héberger des gens aisés, nous retrouvons des
prix autrement plus élevés mais là au moins la qualité est quand même meilleure.
La pâtisserie a vu son prix augmenter de 10 à 20 DA, les croissants et
les petits pains (sans chocolat) font 15 DA contre 10 il y a quelques mois et
les pizzas et autres ‘mangers légers' ont pris l'ascenseur depuis le début de
l'année 2011 et ont continué à grimper. De 100 et 120 DA en janvier dernier, le
panini ou le casse-croûte avec un soupçon de viande sont passés à 150 et 180 DA
et nous devons en parler car les travailleurs loin de chez eux en mangent
quotidiennement et voient les augmentations de salaires dont ils ont bénéficié
aller directement dans les poches de ces commerçants qui font ce qu'ils veulent
en matière de prix. C'est la même chose pour le café, le thé ou les boissons
gazeuses. D'autres produits, que nous pouvons qualifier de très consommés, comme
la limonade, les jus, les fromages, les yaourts ont aussi connu des
augmentations significatives de leurs prix, comme la limonade qui a été
augmentée de 10 à 20 DA l'unité, parfois plus, les fromages qui ont aussi été
vendus plus cher, surtout en fin d'année, et la courbe continue son ascension.
L'habillement, la chaussure ne sont pas en reste, ni les fournitures
scolaires ou les autres produits que nous utilisons couramment et les
augmentations des prix pour ces marchandises sont comprises entre 5 et 20 %, quand
ce n'est pas plus. Enfin, il y a aussi les médicaments qui sont très discrets
quant à l'augmentation de leur prix de vente car il existe plusieurs marques
pour le même médicament, les gens ne se posent pas de question puisque le prix
est porté sur la vignette mais l'augmentation est là, réelle et très forte quoi
qu'on puisse penser. Et bien entendu, si nous additionnons toutes ces
augmentations, nous trouverons que celle des salaires est plutôt timide et n'a
en rien facilité la vie des fonctionnaires et autres salariés car elles ont été
directement versées dans les escarcelles de commerçants véreux qui profitent du
désarroi de leurs concitoyens pour tenter de devenir plus riches. Il aurait
donc fallu commencer par maîtriser les prix à la consommation par une politique
saine et bien pensée qui évite les dérapages avant d'augmenter les salaires.
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Posté Le : 05/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com