Des attentats déjoués pendant le pèlerinage Arabie Saoudite: arrestations et sueurs froides

Les services de Sécurité saoudiens ont arrêté un groupe lié à Al-Qaïda qui projetait de commettre un «acte terroriste» sur le sol saoudien, à l'occasion du pèlerinage de La Mecque, a indiqué, vendredi, à l'AFP le ministère saoudien de l'Intérieur. Le nombre des personnes arrêtées n'a pas été précisé par les autorités saoudiennes, mais à en croire le journal «El-Hayat» il s'agit de «sept Arabes». «Les autorités ont arrêté un groupe qui projetait de mettre à exécution un acte terroriste dans le but de troubler l'ordre et mettre en échec le plan de sécurité du pèlerinage», a expliqué un porte-parole du ministère, le général Mansour al-Turki, ajoutant que cet attentat n'avait pas pour cible La Mecque et les pèlerins eux-mêmes. Les personnes arrêtées, dont le nombre n'a pas été précisé, étaient membres d'un groupe «déviant», a-t-il ajouté, reprenant la terminologie officielle pour désigner les membres du réseau Al-Qaïda. Ce porte-parole réagissait à l'annonce faite par la chaîne de télévision Al-Arabiya de l'arrestation d'un groupe lié à Al-Qaïda qui projetait de commettre des «attentats terroristes» pendant le pèlerinage. La télévision basée à Dubaï, citant des sources au sein des services de sécurité, a affirmé que les membres de ce groupe avaient été arrêtés dans plusieurs villes du royaume, en fin de semaine dernière. Dans un article paru dans son édition d'hier, «El-Hayat», citant des sources sécuritaires saoudiennes, parle de «l'arrestation, à l'orée de La Mecque, de sept personnes non saoudiennes, de deux nationalités arabes, qui projetaient de commettre des actes subversifs durant la saison du pèlerinage». Selon le même quotidien, «les 7 terroristes présumés ont été arrêtés les 7 et 8 dhou el-hidja, correspondant aux 16 et 17 décembre en cours, soit deux jours avant le début des rituels du pèlerinage», ajoutant que «la même source n'a pas précisé la nature des actes subversifs que les mis en cause avaient l'intention de commettre et qu'elle n'a pas rendu publique l'information pour ne pas semer la peur et créer la panique au sein des hadji et préserver ainsi le bon déroulement des rites». Le même journal rapporte que les deux tiers des pèlerins ont achevé, hier, les rituels dans des conditions marquées par des facilitations remarquables de la part des services d'encadrement saoudiens ayant permis à quelque 1,7 million de hadji d'accomplir, sans encombres, l'acte le plus crucial du pèlerinage, à savoir «Youm Tâajoul» (le Jour de Précipitation), après avoir accompli le rituel de la «Lapidation» puis quitté Mina en direction de Mesdjid El-Harem pour y accomplir Taouaf El-Ouadâa. Tout au long de la route entre Mina et La Mecque, un imposant cordon sécuritaire fort de quelque 20.000 agents a été déployé, soutenu par des hélicoptères, pour assurer la sécurité lors du déplacement des hadji vers le Harem El-Mequi pour y accomplir Taouaf El-Ifadha, rapporte El-Hayat. Cité par ce même journal, le directeur général des Urgences au pèlerinage, Khaled Drar, a déclaré, vendredi, qu'«aucun cas d'urgence n'a été enregistré au niveau du pont de la «Lapidation» de nature à motiver le relèvement du niveau d'alerte», ajoutant, néanmoins, que «les pèlerins sont sortis de leurs auberges dans l'après-midi du vendredi pour accomplir la «Lapidation», ce qui a provoqué une bousculade qui s'est prolongée une heure et demie durant, mais la situation est revenue ensuite à la normale. De son côté, le journal «Asharq Al Awsat» qui cite, lui aussi, des sources sécuritaires du Royaume wahhabite, indique que les autorités saoudiennes ont avorté un plan terroriste qui visait à semer le trouble et le désordre au sein des services sécuritaires et faire échouer, ainsi, le dispositif organisationnel du pèlerinage». Citant le général Mansour Al-Turki, le journal souligne que les points ciblés par les terroristes présumés étaient situés hors de La Mecque et des sites où se pratiquent les rituels religieux. Il est à noter que le royaume est le théâtre, depuis mai 2003, d'une vague d'attentats perpétrés par des extrémistes liés au réseau Al-Qaïda et qui ont fait plus de 100 morts. Depuis cette date, les arrestations massives de membres présumés sont fréquentes en Arabie Saoudite, principal allié des Etats-Unis dans le Golfe et qui abrite plusieurs bases américaines. En juillet, le n°2 d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a, pour la première fois, appelé ouvertement au renversement par la force du régime saoudien, qualifié de «gendarme de l'Amérique» dans la région. Au cours du même mois, le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Nayef Ben Abdel-Aziz, avait révélé que les forces de sécurité avaient mis en échec 180 «opérations terroristes», depuis mai 2003. Cette année, les autorités saoudiennes avaient pris d'importantes mesures de sécurité afin d'éviter une répétition des mouvements de foule, comme ceux qui ont fait 251 morts en 2004 et 364 en 2006.