Algérie

des atouts pour un rachat au rabais



des atouts pour un rachat au rabais
Alors que des sources évoquent déjà dans la presse la possibilité que l'Etat renonce au rachat de Djezzy, d'autres en sont encore à essayer de comprendre pourquoi l'Algérie veut mettre plusieurs milliards de dollars pour nationaliser une compagnie dont elle n'a a priori pas besoin, étant déjà propriétaire d'une entreprise de téléphonie mobile.
Une chose est sûre, cependant : les négociations qui trainaient en longueur entre le gouvernement algérien et le groupe russe Vimpelcom ne sont pas près d'aboutir à un accord dans l'immédiat. Une dépêche de Reuters datant du 6 avril dernier indiquait que les pourparlers entre les deux parties s'étaient «dégradées» suite à la décision de redressement imposée à Djezzy par l'administration fiscale algérienne et la contraignant à payer 1,3 milliard de dollars. Une décision que le propriétaire russe conteste en brandissant la menace d'un recours à l'arbitrage international. La transaction d'achat pour laquelle Vimpelcom réclamerait 6,9 milliards de dollars à l'Etat algérien en contrepartie de la majorité des parts dans la compagnie est-elle pour autant compromise '
Selon un expert financier contacté par El Watan Economie, «l'Algérie cherchera à ne pas acheter Djezzy maintenant qu'elle en connaît le prix. Si elle n'arrive pas à contraindre Vimpelcom à le revoir à la baisse avec les moyens dont elle dispose». Autrement dit, les autorités algériennes tenteraient de faire pression à travers «de nouveaux redressements fiscaux, la poursuite au pénal des dirigeants de Djezzy consécutive à la plainte de la Banque d'Algérie pour infraction au contrôle des changes, le chantage au renouvellement de la licence qui vient à échéance en 2016 et à l'attribution de la 3G», explique la même source. Il faut néanmoins préciser que même si le groupe égyptien s'est toujours défendu d'avoir enfreint la législation algérienne, rien ne permet de dire que les redressements que la compagnie a subis aient été arbitraires. Orascom avait d'ailleurs laissé entendre lors du premier redressement subi en 2009 que ce n'était pas la décision elle-même qui était contestée mais plutôt le montant de l'amende infligée.
Quoi qu'il en soit, des informations ont déjà fait état de la volonté de la partie algérienne de défalquer le montant de l'amende due par Djezzy du montant de la transaction réclamé par Vimpelcom, même si pour l'instant les autorités algériennes ont indiqué officiellement qu'aucun chiffre n'avait été arrêté. En 2010, quand le russe Vimpelcom venait d'acquérir la majorité dans le groupe égyptien Orascom Telecom, son patron se disait prêt à vendre Djezzy à l'Etat algérien à condition que la transaction se fasse à un prix «équitable» qu'il situait autour de 8 milliards de dollars. Cependant, des sources à l'époque indiquaient que le gouvernement algérien n'était pas disposé à débourser plus de 3 milliards de dollars, tandis que des experts situaient la valeur de Djezzy entre 4,5 et 6 milliards de dollars. Aujourd'hui, «le Chiffre de 6,9 milliards de dollars est tout a fait crédible», estime l'expert, qui en veut pour preuve que Sawiris, le patron d'Orascom Telecom Algérie «avait une offre ferme ou conditionnelle de 7,8 milliards de dollars de la part de MTN et que l'Etat algérien ne l'a pas laissé vendre».
Motifs d'un rachat
Il est clair que l'Etat veut exercer son droit de préemption conformément à ce que lui confère la loi, mais l'on peut se demander pourquoi Djezzy. Selon notre interlocuteur, «l'acharnement à racheter Djezzy obéit à deux motifs ; l'un subjectif et politique concerne le règlement de comptes entre les ''parties'' sous couvert du patriotisme économique. Il faut se rappeler du match de football Algérie-Egypte qui avait été abondamment exploité». Ceci, bien que le gouvernement ait déjà précisé par la voix de son ministre des Finances, Karim Djoudi, que le rachat de Djezzy par l'Etat algérien n'avait aucune motivation «politique». Si le motif était économique, il concernerait «la forte capacité bénéficiaire de Djezzy de l'ordre de 600 millions de dollars et son droit au rapatriement du dividende qui fait mal à la balance des capitaux de l'Algérie», indique notre expert.
Le fait est, précise-t-il, que cette capacité «absorbe une bonne partie du faible flux d'Investissements directs étrangers de (1,5 milliard de dollars) que reçoit chaque année l'Algérie». En fait, «l'Algérie souhaite ''nationaliser'' le résultat de Djezzy et si elle pouvait le faire sans le racheter, elle ne se serait pas lancer dans cette bataille difficile à gagner sans en payer le prix». En d'autres termes, «il n'y a aucune justification objective à ce achat», nous dit notre interlocuteur qui, pour le prouver, affirme qu'a «contrario, si Djezzy était entièrement détenue par des capitaux privés algériens, (Cevital, Alliance Assurance, HaddadADDAD, etc), l'Etat n'aurait pas cherché à la racheter pour la simple raison que son dividende n'aura pas eu à être exporté». Aujourd'hui, conclut-il, «si nous avions des IDE de l'ordre de 8 à 10 milliards de dollars par an, les 600 millions de dollars de résultats de Djezzy ne se seraient pas vus».




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