Algérie

Des associations font leur rentrée



Des associations font leur rentrée
Mohamed Lattafi, à la tête d'une coordination du mouvement associatif, qui regrouperait, selon lui, plus de 400 associations constantinoises, a fait hier sa rentrée sociale lors d'une conférence de presse organisée au siège de la coordination.Un peu brouillon et parfois incohérent, le conférencier a réussi tant bien que mal à faire passer des points importants qui correspondent à la mission du groupement d'associations, en tant qu'acteur incontournable dans la vie publique.D'abord l'actualité : la Cour suprême a enfin statué en faveur de Lattafi dans l'action intentée contre lui par l'ancien wali de Constantine et actuel ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. En 2009, et à la suite d'une conférence de presse de la coordination où des points noirs sur la gestion de la wilaya avaient été soulevés, Boudiaf avait, en effet, poursuivi le conférencier pour «diffamation». Lattafi affirme aussi avoir subi, et de manière permanente, toutes sortes de pressions de la part des autorités et leurs relais.Sur quoi, avait enchaîné un président d'une association de quartier (Boussouf), en exprimant sa terreur face à ces pressions et sa demande, plutôt curieuse, adressée aux autorités, pour avoir plus «d'affection» à l'égard des associations ! Cette intervention, si elle a mis au jour la lassitude et l'état d'âme dans lesquels se trouvent de nombreuses associations constantinoises, n'a pas manqué de jeter l'incohérence sur le discours de la coordination et dévoiler la perplexité qui mine le donquichottisme associatif. Moins résigné, Lattafi a souligné que la coordination «est toujours là» ! Après avoir fait le procès des organisateurs de l'événement Constantine 2015, et cité pêle-mêle des exemples d'échec des politiques de développement local (distribution de logements à l'arrêt, effondrement de la Souika, bradage de la salle Zénith), il s'est arrêté sur les perspectives et la position de la coordination.Cette dernière prépare un «projet de la cité» qui sera présenté, a-t-il dit, au nouveau wali. Il s'agit d'une plateforme de propositions touchant aux domaines social, culturel et sportif, et ayant comme objectif d'améliorer la vie des citoyens. Les expériences précédentes, si malheureuses, ne semblent pas avoir dissuadé Lattafi de revenir à la charge, ce qui est normal. Car à la différence de l'individu qui peut être influencé par ses déceptions, une organisation militante doit faire preuve de persévérance et de patience.C'est ce qui manque à Constantine, laquelle s'est retrouvée orpheline de ses défenseurs à l'heure où la bourse des agressions externes et des trahisons internes a explosé. A ce sujet, le conférencier fera remarquer qu'aucun bilan de Constantine 2015 n'a été présenté, qu'aucun wali ne daigne faire le bilan de son travail avant son départ, que les représentants de la wilaya, notamment ses députés, n'ont rien fait pour Constantine et qu'ils «ne s'affichent qu'au Marriott». Quoi d'autres ' Lattafi a eu cette phrase timide mais si honnête : «Nous avons une part de responsabilité par notre silence.» Une confession qui interpelle tous les esprits normalement constitués.


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