Algérie - Revue de Presse

Des associations appellent à une contre-manifestation Un hommage à l'OAS prévu à Perpignan



Si l'élection à la présidence de Nicolas Sarkozy peut être lue comme unevictoire implicite des partisans de la colonisation « positive », de la lutte contreles faiblesses de la « repentance » qui ont secoué la France ces dernièresannées et de la réhabilitation corrigée selon les critères des néo-OAS et de ladroite en pleine ascension, le débat franco-français et franco-algérien sur lamémoire coloniale n'est pas pour autant clos. Nouvelle démonstration publiqueen vue.Pour le fait, il s'agit d'un appel lancé par le Mouvement pour l'égalitépour une manifestation, le 7 juin prochain à Perpignan (10 heures, cimetière duHaut-Vernet), contre le rassemblement convoqué le jour même, au lieu même, parune « association » d'anciens tueurs de l'OAS, selon le communiqué. Rappelantque cette organisation est responsable de plusieurs centaines d'attentats etd'exécutions en Algérie et en France et qu'elle a tué 2.700 personnes, dont2.400 Algériens, de mai 1961 à septembre 1962, l'association explique que lamanifestation de l'OAS est à ce jour autorisée par le préfet de ce départementqui a toléré « cette honteuse stèle à la gloire des terroristes pro-Algérie française! A l'heure où le nouveau président chante les louanges de la colonisation(depuis les saintes Croisades !) et vitupère contre la « repentance ». Lecommuniqué ajoute qu'il « ne faut guère compter que son représentantdépartemental interdise le rassemblement pro-OAS » et que le seul moyen de lestopper ou de le refuser, c'est d'adhérer à une mobilisation de rue pourempêcher cette provocation. Pour le détail, l'appel à cette « commémoration » contestée a été lancépar l'ADIMAD, une association composée d'anciens activistes de l'OrganisationArmée Secrète qui organise pour la 4ème année un rassemblement au cimetière duHaut-Vernet, le 7 juin 2007 à partir de 11 h. Au menu, un hommage à AlbertDovecar et Claude Piegts, deux terroristes de l'OAS qui participèrent àl'assassinat, le 31 mai 1961, du commissaire central d'Alger, Roger Gavoury. «Cet acte criminel leur valut, dans les conditions de l'époque, d'être condamnésà mort par la justice française. Ces tueurs agissaient sous les ordres dulégionnaire déserteur Degueldre, chef des commandos «Delta», qui subit luiaussi le même sort », explique le communiqué du Mouvement pour l'égalité, quiajoute que parmi les crimes de ce dernier, le meurtre « au fusil-mitrailleur,le 15 mars 1962, de six inspecteurs de l'Education nationale, membres desCentres sociaux éducatifs ».Le rassemblement OAS est prévu devant la stèle élevée à leur gloire ainsiqu'à celle de Jean Bastien-Thiry, instigateur en 1961 et 1962 de deux attentatsdirigés contre le Général de Gaulle, alors président de la République,précise-t-on. S'appuyant sur ce détail qu'aucune manifestation de ce genre nepeut être programmée dans un espace public, le Mouvement s'élève contre cequ'il nomme « une forme d'expression de l'apologie de crimes de guerre,constitutive notamment d'un trouble réel à l'ordre public » et demande aupréfet concerné de « prendre un arrêté d'interdiction à son encontre ». Par ailleurs, le même mouvement en appelle aux autorités publiques «d'user de leurs prérogatives pour faire déplacer la stèle élevée à la gloiredes tueurs de l'OAS dans un lieu privé ». Jugeant aussi que « cette cérémonieest une offense à la mémoire de tous ceux et celles qui ont été victimes del'OAS. Il est contraire à l'esprit de paix, de fraternité et de réconciliationnécessaire pour que vivent ensemble les générations issues des populations quele drame algérien a éprouvées ». Le communiqué est déjà signé par un ensembled'associations connues comme la LDH Perpignan, le MRAP Languedoc-Roussillon, LesAmis de Max Marchand, la Ligue des droits de l'Homme, le Mouvement pourl'égalité, le PCF, etc. Il annonce du coup un retour sur scène d'un débat qui a eu son écho enAlgérie et que la classe politique française, focalisée sur une présidentiellequi a joué sur des définitions contradictoires du « sentiment » français, atrop vite évacué après l'élection de Sarkozy.
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