Des assises sans socle

Durant toute la journée d'hier, des spécialistes de différentes branches d'activités étroitement liées au cadre de vie des populations, ont abordé des questions sur la protection de l'environnement. C'était dans le cadre des assises nationales organisées à Annaba. Il faut dire que les défenseurs de l'environnement et de la gestion des déchets solides, des centres d'enfouissement et autres n'étaient pas nombreux.Bien qu'importante de par l'ordre du jour affiché : «La récupération et le recyclage des déchets solides et leur valorisation», la manifestation a valu par quelques rares interventions d'écologistes. Elle a tout de même permis aux participants réunis au palais de la Culture et des arts Mohamed-Boudiaf de soulever diverses questions. Elles sont en relation avec la protection de l'environnement, la gestion, le recyclage et la valorisation des déchets solides. Il faut croire que la communication relative à l'organisation de cette manifestation n'a pas été à la mesure des ambitions affichées par les écologistes. Tout autant que les spécialistes du cadre de vie et du développement qui, à travers ce faux bond, ont exprimé leur désintéressement.. Ce qui n'a pas empêché les participants d'aborder la question portant sur la mise en place d'un système intégré de gestion des déchets ménagers dans différentes villes du pays. Les rares interventions ont été principalement axées sur le préjudice énorme que nos villes, villages et agglomération ne cessent d'enregistrer faute d'assistance technique, juridique et financière pour la gestion des déchets ménagers. Comme il a été question de système intégré de gestion mis en place par le ministère de tutelle. Ce dernier aurait exprimé sa volonté d'ériger des formules de partenariat non seulement avec les communes, mais aussi avec les jeunes investisseurs créateurs de structures chargées de la protection de l'environnement. Pour bon nombre de participants interrogés, il s'agit d'instaurer un «aménagement équilibré du territoire pour arriver à l'amélioration progressive et effective du cadre de vie des populations». Cette approche devrait être mise en place dans le cadre de la promotion d'une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles et forestières car basée sur les «synergies indispensables à établir entre le développement urbain, l'habitat et l'environ-nement». L'on est loin des informations dépassées fournies sur le prospectus élaboré par cette agence nationale pour la protection de l'environnement. Cette agence s'est, en effet, limitée à ressasser ce qui a été déjà dit et répété sur les déchets solides devenus un véritable problème pour la santé humaine, animale et pour la nature. De proposition de solution, il n'y en a pas eu. Et pourtant, riche de ses sponsors généralement des entreprises à activité polluantes, l'agence en question aurait pu lancer des concours de recherches pour des solutions appropriées à la pollution aux déchets sous quelque forme que ce soit y compris, ceux hospitaliers. Ceux solides sont pour beaucoup dans la pollution des eaux superficielles, la déformation de l'environnement et la saturation des oueds et conduites des eaux usées avec tout ce que cela comporte comme impacts préjudiciables sur la santé Alors que beaucoup, y compris les autorités au niveau de chaque wilaya s'attendent à ce qu'un projet d'urgence de gestion environnementale en milieu urbain leur soit proposé, l'on pérennise la médiocrité dans la gestion de ce secteur. L'on est aussi loin de l'étude exploratoire, de cadrage et de caractérisation des déchets solides ménagers abordée lors de manifestation similaires à travers le pays. L' étude en question ne s'est toujours pas matérialisée. Et pourtant, il est précisé que de nombreuses communes au niveau national disposent de structures spécifiques pour la gestion des déchets. Ce pourquoi, ont été acquis des équipements pour la pré-collecte, la collecte, le transport et le traitement des déchets. Il a même été question de mise en place d'un système d'information géographique et de mise en place de réformes institutionnelles, organisationnelles et financières. Tout ce manque auquel s'ajoute celui de la communication impose de dire que ses assises de Annaba sur la récupération et le recyclage des déchets solides et leur valorisation, n'avaient pas de socle. Le contraire aurait permis de trouver des solutions aux difficultés de gestion rencontrées par les centres d'enfouissement à l'échelle de toutes les communes d'Algérie. Des milliers d'entre eux destinés aux collectes des ordures ménagères ont été créés dans l'anarchie. «Nous avons réussi à maîtriser la situation qui, à notre prise de fonction, était véritablement dramatique en termes de gestion du centre d'enfouissement. Aujourd'hui, ça marche bien. Nous sommes arrivés à réaliser des chiffres d'affaires au niveau de notre centre d'enfouissement. Nous avons également créé des activités de lutte contre la pollution avec des postes de travail au profit des jeunes», a indiqué Karim Hamlil, directeur du Centre d'enfouissement de Annaba.