Algérie

Des artistes africains rendent hommage à Béjart



Une reconnaissance à l’Africain de sang et de sensibilité Les artistes africains n’ont pas manqué l’occasion pour saluer la mémoire du défunt chorégraphe Maurice Béjart. Surnommé «Béjart l’Africain» pour son ascendance sénégalaise et son apport à la danse africaine en créant l’école moderne»Mudra Afrique». La Directrice de cette école n’est que la fille noire de Béjart, Germaine Acogny. Le mort du chorégraphe, survenu le 22 novembre en Suisse, «m’a beaucoup affectée», a déclaré Mme Acogny. Et d’ajouter: «Il m’a dit que j’étais la fille noire qu’il aurait pu avoir s’il avait eu des enfants, dans la dédicace de son livre «Un instant dans la vie d’autrui». En fait, Béjart était vraiment un Africain et il en était très fier. A plusieurs occasions, il a déclaré qu’il avait du sang noir par son arrière grand-mère, Fatou Diagne, une Sénégalaise. Mme Acogny a affirmé qu’en apprenant la mort de son père spirituel a fait danser ses étudiants de l’école de Toulouse pour lui. «Je leur ai fait observer une minute de silence, et les ai fait danser pour lui. Parce qu’il voulait qu’on danse. C’était ça, son message», a-t-elle ajouté. Pour la commémoration de son décès, Mme Acogny prévoit d’organiser des «sarakh» (cérémonie rituelle de prière) ainsi que pour le 40ème jour qui sera célébré à Toubab Dialaw, une bourgade située à 50 km au sud-est de Dakar où elle avait créé son propre centre de danse, l’Ecole des Sables. En fait, le 40ème jour de la mort du chorégraphe coïncidera avec le réveillon et également la veille de son anniversaire. La coïncidence des deux fêtes a été reçue avec enchantement par Mme Acogny: «ça sera le 31 décembre, comme une renaissance. C’est la fin de l’année et la veille de son anniversaire, il est né le 1er janvier 1927", a-t-elle précisé.De son côté, Mme Noël, co-organisatrice depuis 2001 du festival de la danse contemporaine, «Dense Bamako Danse», a témoigné que le décès de Béjart est «une grande perte. Mais en même temps, comme il était malade et qu’il souffrait, je ne vis pas sa mort de manière négative». La célèbre chorégraphe haïtienne basée à Bamako, Kettly Noël, a salué en Maurice Béjart «un grand bonhomme», «un des pères fondateurs de la danse contemporaine africaine» mais également un «Africain, puisqu’il a des racines sénégalaises». Le Sénégalais Mamadou Diop, professeur de chorégraphie et responsable de la société de création de spectacles «Archipel» a fait rappeler le jour du décès de Béjart que «Nous l’appelions «Béjart l’Africain» et l’homme modeste qu’il était répondait que «grâce à cette partie de l’Afrique qui est en lui, il avait continué à danser». Le professeur a également regretté la perte d’un «tel homme qui a révolutionné la danse sur le plan mondial», une «grande perte» pour la culture. Le même feed back a émané de l’historien Hamady Bocoum, directeur du Patrimoine culturel du Sénégal. Quant à la doyenne Jacqueline Scott Lemoine, 84 ans, comédienne et écrivain sénégalaise d’origine haïtienne saluant l’artiste auteur de «près de 200 chorégraphies différentes et à succès. C’est quelque chose dans le monde des arts qu’on n’oublie pas». Béjart l’homme est mort mais Béjart le chorégraphe demeure. B.M.


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