Algérie

Des artifices pour céder illégalement un logement social à Oran La sous-location, la vente du pas-de-porte et le désistement



Des artifices pour céder illégalement un logement social à Oran                                    La sous-location, la vente du pas-de-porte et le désistement
La fin dramatique de Gasmi Mama, qui s'est immolée par le feu à Oran, remet au goût du jour le débat sur la pratique de la vente du pas- de-porte, pourtant illégal, mais tolérée par les organes chargés de la gestion du patrimoine immobilier public.
La malheureuse mère de deux enfants qui s'est donné la mort a été victime d'un individu qui lui a cédé le pas-de-porte d'un appartement, bien de l'Office de gestion et de promotion immobilière. Ses proches affirment qu'elle s'était endettée pour réunir la somme de 210 millions de centimes qu'elle lui avait versée pour obtenir un document établi chez un vulgaire écrivain public et qui devait servir de pièce de base pour un désistement en bonne et due forme établi auprès des services de l'OPGI.
Malheureusement pour elle, elle fut roulée par cet occupant qui n'hésitera pas à la poursuivre en justice. Théoriquement, la plainte aurait pu être frappée du sceau de l'irrecevabilité, mais les artifices légaux sont nombreux et peuvent être facilement découverts par un avocat rompu aux affaires de l'immobilier. «Mama aurait pu être traînée devant la cour criminelle pour violation de domicile.
Il suffisait seulement d'un dépôt de plainte pour la voir écrouée et poursuivie pour une affaire criminelle», affirme un de ses voisins au courant de ses démêlés avec l'occupant des lieux qu'il qualifiera d'inhumain puisqu'il avait abusé de la confiance de cette mère de famille. Une autre source affirme pour sa part que l'affaire enrôlée contre Gasmi Mama a des contours troubles que l'enquête déclenchée par la police à la suite de son acte désespéré pourrait révéler.
«Il ne pouvait en aucun cas la poursuivre en justice parce qu'il n'a pas la qualité de propriétaire des lieux. Seul l'OPGI pouvait le faire», affirme notre interlocuteur. Le désistement qui sert de base aux transactions illégales des biens publics est devenu monnaie courante. Des logements sociaux, réalisés par l'Etat, tombent souvent entre les mains d'individus nullement dans le besoin.
Ces derniers n'hésitent pas alors à les céder au plus offrant en recourant à la vente du pas-de- porte ou au désistement, selon la terminologie des courtiers rompus à ces cessions illégales. Il y a quelques mois, des agences de l'OPGI avaient lancé une enquête pour identifier les occupants du patrimoine immobilier de l'office. De nombreux cas de sous-location et de cession illégales ont été découverts, mais à ce jour, aucune mesure coercitive n'a été prise,
ce qui laisse la voie libre aux spéculateurs pour continuer à sévir. Les cités nouvellement réalisées à l'est d'Oran sont le parfait exemple de cette gabegie qui profite à certains. Haï El-yasmine, Ennour, Akid Lotfi, Essabah, ont été réalisés à coups de milliards. Malheureusement, ces logements ne profitent pas à ceux qui en ont besoin. Dommage'


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