Algérie

Des armes dissimulées dans des jouets


Selon des explications fournies par nos sources, ces armes sont réellement dangereuses à partir du moment qu’il est prouvé, après des essais de laboratoires, qu’ “on peut tirer avec des balles réelles” avec ces armes. Le phénomène n’est pas nouveau. À chaque grande fête en Algérie, notamment les fêtes religieuses, des millions de pétards, d’explosifs et d’armes blanches et à feu sont frauduleusement introduites, au grand dam de la vigilance des services des douanes et des services de sécurité au niveau des frontières tant terrestres que maritimes. Et si les réseaux de trafic d’armes de M’sila, de Tizi Ouzou, de Djelfa, d’Alger, de l’Oranie, pour ne citer que ceux-là, sévissent encore en déjouant, à chaque fois, les parades des services de sécurité, il n’en demeure pas moins que d’autres filières trouvent leur compte dans la capitale des Aurès, à Batna et dans sa périphérie, notamment à Barika où le phénomène a beaucoup plus été perceptible.
En effet, selon de sources dignes de foi, des armes à feu ont été introduites, depuis quelque temps, par des contrebandiers qui “écoulent des jouets sur le marché local au profit des filières organisées et criminelles à partir de l’Égypte”. Frauduleusement introduites dans des palettes à jouets et maquillées de l’extérieur grâce des plastiques et autres produits, censés tromper la vigilance à tous les niveaux de surveillance et de contrôle, ces armes, destinées au départ aux bambins en tant que jouets, sont écoulées par des réseaux très organisés dans les Aurès et les wilayas limitrophes. Selon des explications fournies par nos sources, ces armes sont réellement dangereuses, donc destinées pour tuer, à partir du moment qu’il est prouvé, après des essais de laboratoires, qu’“on peut tirer avec des balles réelles !” avec ces armes.  Selon la même source, l’acheteur ou l’acquéreur de ce genre d’armes devra au préalable “pousser à l’aide de métaux spéciaux le bouchon du canon. Car ces armes sont introduites avec des canons fermés pour faire croire qu’il s’agit réellement de simples jouets de circonstance. Une fois le canon libéré, l’arme est prête à l’usage”.  L’information étant exploitée par les services concernés, des investigations ont été menées et d’importantes saisies ont été opérées. Six, puis quatre armes sont saisies dans des lieux différents, en petites quantités, sachant que la marchandise est dispatchée dès son arrivée dans les Aurès.  Mais le drame est que ces armes circulent et se vendent illégalement à des prix exorbitants au profit des contrebandiers. S’il est, pour le moment, difficile d’affirmer que ces armes sont également vendues au profit des groupes armés, donc pour les terroristes, il est évident que le lien entre la grande criminalité et le terrorisme a été démontré depuis des lustres dans notre pays et que les marchandises douteuses qu’on nous fourgue à partir de l’étranger ne font qu’empoisonner davantage une situation déjà très tendue. En effet, dans cette région du pays, par ailleurs très touchée par la criminalité, la contrebande et le terrorisme, près de 20 armes à feu ont été saisies depuis janvier à fin mai 2008. C’est dire l’ampleur que risque de prendre un tel phénomène quand on sait que “ces armes saisies sont de fabrication artisanale. En revanche, les armes introduites depuis l’Égypte sont des pistolets automatiques (PA), et elles ressemblent beaucoup plus aux Beretta italiens”, nous dit-on encore. Cela va sans dire qu’au-delà de l’introduction de ces armes en Algérie, la question est de savoir si cette filière ne serait pas aussi liée à un puissant réseau organisé et qui fournirait les munitions. Ainsi, après les armes et les explosifs introduits depuis le Maroc par des terroristes et des réseaux de soutien au terrorisme, notamment au courant de ces deux dernières années, c’est au tour des jouets mortels venus d’un pays géographiquement lointain, l’Égypte en l’occurrence, de menacer la sécurité de notre pays. D’autres affaires liées au même réseau de trafic d’armes à feu avaient déjà été traitées tant par la Gendarmerie nationale que par la sûreté de wilaya.
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