Des appréhensions et des obligations

Pour revoir toute l'architecture du budget de l'année 2015 cela demande beaucoup de temps ce qui n'exclut pas la possibilité de recourir à une loi de finances complémentaire en 2015 pour recadrer les budgets.Une réunion sous tension. Le rendez-vous habituel du Conseil des ministres tenu à la veille de la nouvelle année intervient dans une conjoncture spéciale marquée par la chute des prix du pétrole. Entre obligations et appréhensions, le gouvernement vacille. Pris de court par cette baisse, l'équipe Sellal tente de rattraper le tir en révisant son portefeuille sans toucher à la paix sociale. Après le Conseil restreint tenu lundi dernier, le staff gouvernemental sera convoqué demain au plus tard mercredi par le chef de l'Etat. A quarante-huit heures de la fin de l'année, le rendez-vous n'est toujours pas fixé. «Nous n'avons aucune information sur la date de la tenue de la réunion», a confié un membre du gouvernement Sellal à L'Expression. Selon notre source, cette réunion se tiendra probablement mardi ou mercredi pour ratifier le budget annuel de 2015. Ce conclave ne se limitera pas uniquement à la ratification de la loi de finances 2015 et la photo de famille. Le gouvernement présentera un rapport détaillé de la situation du marché pétrolier et des nouvelles mesures prises. Le chef de l'Etat va donner d'autres orientations pour contenir cette crise et réduire ses conséquences sur le Trésor public. «Nous avons pris toutes les mesures nécessaires», a assuré notre source en précisant qu'il n'y a pas lieu de s'affoler. Dans son plan anti-crise, explique notre source, le gouvernement va tenter de réduire ses charges sur les dépenses d'équipement et celles du fonctionnement. Cependant, revoir toute l'architecture du budget de l'année 2015 demande beaucoup de temps. Ce qui n'exclut pas la possibilité de recourir à une loi de finances complémentaire en 2015. Contrairement aux précédentes, dans la LFC il ne sera pas question de rallonge budgétaire mais plutôt de recadrer les budgets de chaque secteur. Même si pour le moment aucun responsable ne confirme cette option, le gouvernement réfléchit sérieusement. Interrogé sur ce sujet, notre source soutient qu'en cas de besoin de procéder à des révisions, le gouvernement peut recourir à la LFC.Pour le moment, le gouvernement suit avec attention l'évolution du marché pétrolier et les prévisions attendues pour 2015. Le porte-parole du Premier ministère, Belkacem Mellah assure qu'il n'y a rien d'officiel pour le moment. «Il faut attendre d'abord que la loi de finances soit ratifiée pour penser à une loi de finances complémentaire», a-t-il indiqué. Selon des sources, le grand argentier du pays a été chargé d'étudier ce scénario. M.Djellab aurait donné des instructions à ses services pour élaborer des rapports préliminaires sur les enveloppes budgétaires qui peuvent être réduites du budget de fonctionnement et d'équipement surtout après les décisions portant sur le report des grands projets comme les tramways et l'autoroute des Hauts-Plateaux. D'autres mesures seront certainement prises en cas de poursuite de la chute des prix du pétrole. Ce qu'il faut relever est que ces décisions n'ont pas été du goût des partis politiques et des experts surtout celle concernant le gel des recrutements dans la Fonction publique.«Le PT ne peut être d'accord sur le gel des recrutements dans la Fonction publique, au contraire il faut créer de l'emploi pour répondre à la demande des secteurs (éducation, santé.... car cela va atténuer la pression sur l'emploi», a estimé Ramdane Taâzibt. Selon lui, les solutions existent: au lieu de s'attaquer aux couches sociales, il faut plutôt imposer l'impôt sur la fortune, arrêter les exonérations fiscales accordées au secteur privé parasitaire. Le PT propose également d'abroger le décret qui autorise les entreprises nationales privées et publiques à investir à l'étranger pour éviter le transfert des devises et limiter les importations aux seuls produits non disponibles sur le marché national et dont l'utilité est incontestable.