Algérie

Des Américains pour la réfection du haut fourneau n°2


Des Américains pour la réfection du haut fourneau n°2
Spécialisés dans la rénovation des installations sidérurgiques, entre autres, deux cents cadres et techniciens, majoritairement des Américains, du groupe «Pirson Refractory», rallieront Annaba dans les prochains jours.Ils sont appelés à poursuivre les travaux de réhabilitation du haut fourneau n°2 du complexe sidérurgique El-Hadjar Imetal (Annaba). «Pirson» remplace au pied levé une autre société étrangère qualifiée de défaillante après avoir entamée le démontage du haut fourneau en question. Ce changement d'opérateurs intervient au lendemain de la réunion présidée sur le site même des opérations par Kamel Djoudi, le PDG du groupe industrie et métallurgie Imetal.La décision se veut être le début de la concrétisation de la stratégie de mise en conformité de la sidérurgie. Celle-ci est reflétée dans «la lettre» du PDG du groupe qui souligne que «depuis le début des années 2000, le secteur de la sidérurgie et de la métallurgie a connu de nombreuses restructurations. Aujourd'hui, le groupe Imetal, un acteur public économique, vise à redonner à la sidérurgie algérienne ses lettres de noblesses.Le développement de la sidérurgie permettra, d'une part, l'approvisionnement en intrants dans de meilleures conditions, des industries de transformation et, d'autre part, la réduction de la facture d'importation des produits sidérurgiques estimée à environ 7 milliards de dollars pour l'exercice 2014». Sur sa lancée, Kamel Djoudi a ajouté que la mise en place d'une nouvelle gouvernance au sein d'Imetal permettra de mieux produire et d'offrir, dans des conditions de travail améliorées, des produits de qualité à la clientèle et d'atteindre les objectifs de production et de rentabilité fixés. Faudrait-il que cette approche ait l'aval des partenaires sociaux que sont le conseil syndical et le comité de participation de l'entreprise.Ce qui reste à prouver à la lecture du communiqué adressé au secrétaire général de la centrale syndical UGTA par des travailleurs. Affirmant que l'Etat a consenti beaucoup d'efforts pour se réapproprier le complexe ArcelorMittal avec pour objectif l'amélioration de son niveau de production, ces travailleurs contredisent leur syndicat dont le mandat est arrivé à expiration le 22 février 2016. Ils ont estimé que «le mandat électif des représentants du syndicat est arrivé à terme. D'où les remous et tensions provoqués par la convoitise acharnée de certains délégués syndicaux manipulés de l'extérieur.Ces derniers veulent maintenir le statu quo par la désignation et ou cooptation ce qui entraînera certainement des perturbations et des arrêts du haut fourneau intolérables au démarrage». L'avertissement est clair. Il intervient à un moment fort de la réhabilitation de l'outil de production nécessitant l'investissement par l'Etat de 900 millions de dollars. Au lendemain du départ de Smaïn Kouadria élu député, le conseil syndical et le comité de participation avaient réussi à maintenir le cap d'une parfaite entente dans l'approche des revendications de leur base.«Réhabilitation concertée de notre outil de travail dans les cinq années à venir», ne cessaient de répéter leurs membres. Ce qui ne les a pas empêchés de titiller la sensibilité de l'employeur sur la nécessité de respecter ses engagements en ce qui concerne l'élaboration d'un organigramme pour une réelle maîtrise des salaires et des indemnités. Pour l'heure, on en est à la priorité des priorités, à savoir la bonne exécution du programme de réhabilitation.C'est ce qui justifie la dernière visite du PDG du groupe Imetal Kamel Djoudi au complexe. Il reste néanmoins que l'on ne parle plus de l'unité de réduction directe. Celle-ci devrait amener le complexe sidérurgique à produire 2,4 millions de tonnes d'acier/an. L'objectif est de monopoliser le marché de l'acier en Algérie avant que celui-ci ne lui échappe avec la mise en exploitation du complexe sidérurgique Bellara (Jijel) d'une capacité de production de cinq millions de tonnes/an.C'est dire que la mission des nouveaux gestionnaires ne sera pas de tout repos. Surtout quand on sait que certains syndicalistes sont contre toute idée de voir tourner normalement la machine de la production. Et même si la désignation «d'élus syndicaux» s'est banalisée, le choix des alliés du patron de la centrale syndicale UGTA est risqué.La date de cette désignation n'a toujours pas été déterminée (le sera-t-elle un jour '). Les hésitations et les reculades qui se multiplient déjà sont annonciatrices de changements dans l'exécution du programme de réhabilitation des installations de production. Ce qui ne laissera pas indifférents les aciéristes, tubistes, mineurs et encore moins les syndicalistes anciens et nouveaux.


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