Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a été plus que surpris, lundi dernier, lors de sa visite dans la capitale du Royaume-Uni, Londres, où il devait rencontrer plus de 80 représentants de compagnies britanniques.
En effet, des citoyens algériens, activant au sein des organisations Campagne de solidarité algérienne et Collectif culturel algérien, soutenus par des militants indépendants, l'ont attendu de pied ferme pour lui signifier leur refus du projet d'exploitation du gaz de schiste en Algérie. Notons, qu'un puits de gaz de schiste nécessite l'utilisation de 20 000 m3 d'eau mélangée à des produits chimiques et de la silice. Il faudrait additionner ces opérations par milliers si l'Algérie s'engageait réellement dans cette voie. M. Yousfi avait rendez-vous à la banque HSBC, qui finance les Majors de la fracturation hydrochimique. Il était accompagné de l'ambassadeur d'Algérie à Londres, Amar Abba, et de Lord Risby, représentant du Premier Ministre britannique pour le développement et la coopération avec l'Algérie. L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger, Martyn Roper, faisait également partie des invités.
La rencontre a été organisée pour discuter des potentialités d'investissements. Mais, à l'intérieur, des citoyens algériens ont interpellé le ministre de l'Energie sur plusieurs volets.
L'un d'eux a rappelé qu' «aucun débat national sur l'exploitation du gaz de schiste n'a eu lieu. Les experts et les spécialistes n'ont pas été conviés, sans oublier les grands risques de pollution qui planent sur les nappes phréatiques du Sahara, qui totalisent environ 60 000 milliards de mètres cubes d'eau douce». Un autre Algérien a signifié à M. Yousfi que «le projet d'exploitation du gaz de schiste doit être abandonné, car il met en péril les richesses du pays». Et d'ajouter que «les intérêts du pays sont d'abord ceux du peuple et non ceux d'une minorité». Le même citoyen interroge le ministre : «Pourquoi vous dialoguez avec les dirigeants des grandes capitales du monde, comme Paris, Washington, Londres, Moscou et Pékin, mais jamais avec le peuple algérien ' Il y a des milliers de jeunes en ce moment en Algérie, notamment dans le Sud, qui protestent pour dénoncer leur marginalisation.»
Les citoyens algériens, en sit-in en dehors de la salle, parvenaient à faire entendre leurs slogans. Ils ont également brandi plusieurs pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Non à la fracturation hydraulique», «Exigence d'un débat national», «Non à la pollution des nappes phréatiques», «Gaz de schiste, aucune rentabilité», «l'Algérie n'est pas à vendre»... Ils disent vouloir continuer à militer, en Algérie et ailleurs. Enfin, il est à relever que c'est la vente de matériel de forage qui intéresse les barons du régime.
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Posté Le : 18/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mehdi Bsikri
Source : www.elwatan.com