Des ailes vides et des ailes saturées !

On se dit parfois que peut-être, à force d'en parler, on va aider à sensibiliser. On se dit aussi qu'à force d'en parler, on peut porter sur le système de ceux qui, conscients ou pas que la situation ne prête pas à la moindre réjouissance, n'ont quand même pas envie d'entendre raison.J'ai parlé hier de ces ailes vides dans les hôpitaux. Des espaces réservés aux malades souffrant de cancer, de diabète, de cardiopathies et autres maladies chroniques nécessitant présence, intervention et surveillance quasi permanentes d'un personnel dont c'est la vocation de redonner du sens à la vie. Des espaces qui auraient pu, dès l'apparition du coronavirus, servir à l'accueil de personnes qui n'y accourent pas pour le plaisir d'encombrer les lieux mais pour y être prises en charge et surtout dans l'espoir d'y guérir. Dans les hôpitaux, les ailes réservées au Covid sont saturées tandis que dans celles destinées aux malades chroniques, il n'y a pas grand monde. Parce que ces derniers, déjà vulnérables, désertent les lieux par peur de se mettre plus en danger au contact des premiers. D'où les ruptures dangereuses entre le malade et son médecin traitant. Questions ! A quoi sert un comité scientifique s'il n'influe pas sur la décision ' La situation a-t-elle des chances d'évoluer dans le bon sens ' Les personnes qui y sollicitent une assistance sont renvoyées mourir chez elles, avec une simple prescription médicale et une ordonnance pour effectuer un test PCR ou un scanner chez le privé. Parce que l'on ne dispose pas de tests à l'hôpital, que le scanner est soit en panne soit encombré et qu'il n'y a plus qu'à aller voir ailleurs. La situation étant ce qu'elle est, comment croire qu'en nous parlant de vaccins anti-Covid gratuits, on ne nous fait pas de promesses en l'air '
Le vaccin antigrippal, d'ordinaire disponible, est distribué au compte-gouttes aux officines et il n'est, pour l'instant, ni remboursé ni administré gratuitement aux personnes âgées. Les pharmaciens ne réclament pas seulement plus de vaccins. Ils se plaignent de ne pouvoir servir une ordonnance dans sa totalité à cause des ruptures permanentes en médicaments indispensables.
M.?B.