Les crédits immobiliers à 1% ne sont pas limités aux fonctionnaires mais concernent
tous «les citoyens désireux d'acquérir un logement promotionnel dans le cadre
des programmes réalisés par la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance
(CNEP), l'Agence de l'amélioration et du développement du logement (AADL) ou le
Logement social participatif (LSP)». Le Conseil des ministres a choisi de ne
pas limiter les aides publiques directes et indirectes aux seuls
fonctionnaires, ainsi que le prévoyait la loi de finances complémentaire 2009.
Le gouvernement a donc décidé d'impulser de manière plus forte l'effort en
matière de construction de logements en décidant d'être large. Ce coup de fouet
était logiquement attendu depuis que le gouvernement a décidé, à travers la LFC
2009, que le logement passe avant la voiture. Un avis qui, bien entendu, est
largement partagé au sein de l'opinion publique, qui attendait néanmoins que le
gouvernement décide de traduire cette priorité en actes. La série de mesures
d'aides directes et indirectes variables en fonction des revenus, qui a été
annoncée avant-hier, constitue une réponse à cette attente. Les citoyens dont
les salaires varient entre 12.000 et 48.000 dinars (1 à 4 fois le salaire
minimum SNMG) et qui cherchent à acquérir un logement promotionnel (Caisse
nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP), l'Agence de l'amélioration et du
développement du logement (AADL) ou le Logement social participatif (LSP))
pourront recevoir une aide publique directe de 70.000.000 de centimes en sus
d'un crédit bancaire à 1% seulement.
Le crédit au logement pour un plus grand nombre
L'aide directe est ramenée à 40
millions de centimes pour ceux dont les revenus oscillent entre 60.000 et
72.000 dinars (5 à 6 fois le SNMG), mais ils bénéficient du coût du crédit
bancaire à 1%. Enfin, pour les catégories supérieures dont les salaires
oscillent entre 84.000 et 144.000 dinars (7 à 12 fois le SNMG), il n'y aura pas
d'aide directe mais un coût de crédit bonifié à 3%. Pour ceux qui construisent
dans le cadre du logement rural, une aide de 70 millions de centimes et un
crédit bancaire à 1% sont accordés à ceux dont les salaires oscillent entre 1
et 6 fois le salaire minimum garanti, c'est-à-dire entre 12.000 et 72.000
dinars. Pour ceux dont le salaire dépasse 84.000 dinars, il est octroyé un
crédit bancaire à 3% du taux d'intérêt. Toutes ces aides directes ou indirectes
seront prises en charge par le Trésor public. Les taux de crédits très bas
devraient favoriser l'élargissement des catégories sociales qui peuvent accéder
au logement.
Quant aux promoteurs immobiliers
intervenant dans le cadre des projets immobiliers Cnep, ils bénéficieront
d'abattements de 80% sur les prix des terrains d'assiette à Alger, Oran,
Constantine et Annaba, à 95% dans les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud et
de 90% dans les autres wilayas. Les programmes AADL continueront de bénéficier
de la gratuité de l'accès aux assiettes foncières. Autre encouragement aux
promoteurs immobiliers : le coût du crédit est bonifié et sera réduit pour eux
à 4%. Les promoteurs bénéficieront de ces avantages en contrepartie de la
signature d'un cahier de charges à travers lequel les pouvoirs publics veulent
veiller à ce que le soutien apporté par l'Etat se traduise aussi bien dans le
coût du logement que dans la qualité.
Crise de distribution
Les autorités ont donc décidé de
mettre la main au Trésor pour réaliser en cinq ans les objectifs de 500.000
logements en promotion immobilière et 700.000 habitations rurales. Le président
de la République, a indiqué le communiqué rendu public, a demandé aux
promoteurs immobiliers de moderniser «leurs moyens pour produire des logements
de qualité et d'un cachet urbanistique appréciable, ainsi que des effets sur le
coût du logement au bénéfice du citoyen». Il a également indiqué que les
«comportements parasitaires ne seront pas tolérés et toute tentative de
spéculation entraînera l'exclusion de son auteur des avantages décidés».
Toute la question est de savoir
si l'on est outillé pour éviter le vieux trafic spéculatif qui entoure le
logement en Algérie depuis des décennies. Certains affirment d'ailleurs que la
crise du logement est en grande partie une crise de distribution ou
d'affectation de logements et ils citent à cet égard le chiffre d'un million de
logements inoccupés sur le territoire national. On a bien annoncé la création
d'un fichier national du logement mais il semble que ceux qui payent la totalité
de ce qu'on leur doit en sont rayés ! Et peuvent donc recommencer... La loi de
finances de 2008 a choisi la réponse « radicale » et administrative de rendre
les logements sociaux participatifs (LSP) incessibles pendant une période de
dix ans au moins. En tout cas, l'Etat qui a décidé de recourir au Trésor a tout
intérêt à ce que cette aide profite au plus grand nombre et non aux
privilégiés.
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Posté Le : 21/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M S
Source : www.lequotidien-oran.com