Algérie

Des agriculteurs déplorent le manque de semences



La Direction des services agricoles, en collaboration avec un opérateur privé, a organisé hier au palais de la culture une «journée technique sur la résorption de la jachère en céréaliculture», une priorité dans le programme de sécurité alimentaire des pouvoirs publics, mais aussi dans les préoccupations des agriculteurs. La manifestation, qui a drainé de nombreux professionnels du monde agricole, a consisté en deux activités : une exposition de matériels du travail de la terre (tracteurs, aratoires, etc.) et des conférences données par des universitaires et spécialistes dans le secteur.

Ainsi, la plupart des communications ont souligné le retard de l'Algérie dans cette technique qui peut assurer une certaine sécurité alimentaire du pays et limiter la facture des importations. Car en réduisant les parcelles de terre consacrées à la pratique de la jachère et donc non cultivées et mises au « repos », par l'introduction de culture de légumineuses alimentaires (lentilles, féveroles), c'est autant de revenus supplémentaires pour l'agriculteur et autant de production en plus pour l'alimentation des populations.

En plus, il a été largement démontré que l'alternance de cultures sur une même parcelle favorisait une augmentation de rendement de celle-ci, précise-t-on.

Selon un enseignant à l'Institut agricole d'Alger (INRA), «l'Algérie consacre toujours 40% de ses terres à la jachère, alors que la Tunisie par exemple n'en consacre que 15%». Et d'observer «qu'il reste encore beaucoup de chemin et progrès à faire dans ce domaine, d'où l'utilité et la pertinence de cette journée», estimera-t-il. Situation de retard que confirment et déplorent des présidents d'associations d'agriculteurs. Ils l'expliquent par une adhésion mitigée au programme de résorption de la jachère, surtout de la part des petits agriculteurs, mais aussi, diront-ils, par la désorganisation du marché et l'indisponibilité des semences de ces légumineuses de remplacement. Ainsi selon eux, cela fait deux à trois ans que le ministère de tutelle parle de la nécessité de réduire la pratique de la jachère, en considération qu'il y va de la sécurité alimentaire du pays, mais sur le marché, «on ne trouve pas les semences qu'on demande». Et d'ajouter qu'à part celle des lentilles, qui est relativement disponible et dont la culture connaît un certain engouement et ce, au regard du pic de rendement de 19 quintaux à l'hectare, enregistré à Zighoud Youcef ces derniers temps, celle des fourrages et des féveroles sont quasi introuvables ou en quantités réduites.

En vérité, selon l'un d'eux, le gros problème qui demeure à résoudre concerne l'absence d'un vrai marché en matière de semences des légumineuses en question. Car, indiquera-t-il, «je peux produire les quantités que je veux, mais en l'absence d'un vrai marché, je n'ai aucune garantie de vendre et d'écouler ma production». Un vrai marché organisé et régulé gagnerait à être promu et ce, depuis la fourniture des semences jusqu'à la vente du produit, conclut-on.




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