Algérie

Des adieux tristes pour 2020



On ne finit pas de subir les contrecoups de la pandémie de coronavirus qui, en un peu moins d'une année, a complètement chamboulé la vie des Algériens. Les lourdes incidences de cette crise sanitaire inédite n'ont pas épargné jusqu'à la traditionnelle fête du Nouvel an célébrée, par le passé, par de nombreux Algériens mais qui, cette année, n'aura pas lieu dans nombre de grandes villes comme Oran et Annaba.Beaucoup d'amateurs de réveillon ne peuvent donc pas dire adieu à une année 2020 que d'aucuns veulent vite mettre aux oubliettes, au grand dam de certains acteurs touristiques et de commerçants qui se voient ainsi privés d'une opportunité de sauver, un tant soit peu, les meubles d'une année d'activité catastrophique à tout point de vue.Le c?ur n'est pas à la fête pour de nombreux citoyens, mais ils ne s'empêcheront certainement pas de faire le v?u de connaître une année 2021 plus clémente sur tous les plans.
Absolument rien ne laisse deviner la proximité des fêtes de fin d'année à Oran, si ce n'est l'échéance calendaire. Il suffit de faire un petit tour dans les quartiers vitrines de la ville pour s'apercevoir que l'ambiance festive des autres années n'est qu'un souvenir vite dissous dans la morne grisaille de l'an 2020.
Dans les rues du centre-ville, à Akid-Lotfi ou encore à Choupôt, les principaux pôles d'attraction des Oranais, rien ne rappelle les fêtes de fin d'année. Les devantures des magasins, habituellement les premières à annoncer la bonne année, restent désespérément muettes.
Les étals des boulangeries n'accueillent plus, comme en pareille circonstance, les bûches traditionnelles, et si certaines enseignes les vendent, c'est au prix fort. "Je les ai trouvées entre 3 200 et 3 500 DA au centre-ville", se désole Nassima, la quarantaine, mère de famille.
"Si j'avais le temps, je l'aurais faite, juste pour le plaisir des enfants", ajoute-t-elle. D'autres boulangeries-pâtisseries refusent tout simplement de préparer ces gâteaux pour une raison qu'ils ne veulent pas expliquer. Pourtant, et à croire Faouzi Baïche, le président du Club des artisans boulangers d'Oran, on pouvait s'attendre à un regain d'activité des professionnels du pain et de la brioche, tant 2020 a été rude pour les affaires.
Il indique à ce propos que sa corporation subit la crise de plein fouet avec une baisse de 30 à 40% de son chiffre d'affaires. "Je pense que le réveillon sera fêté, mais il sera différent de ceux des années passées", estime-t-il. Il faut dire que la joie a déserté les rues, et tous n'espèrent que laisser cette année derrière eux et faire le v?u d'un nouvel an qui ne soit pas aussi terrible que 2020.
La crise sanitaire et ses conséquences directes avec le couvre-feu imposé à partir de 20h et l'obligation faite aux restaurants et autres lieux de détente de ne pas servir à table ont aussi changé les habitudes et poussé beaucoup de personnes, si ce n'est la majorité, à passer le réveillon au chaud, chez eux.
"À vrai dire, c'est une bénédiction pour moi. Pour une fois depuis une dizaine d'années, je vais passer cette nuit chez moi, tranquille", affirme Nabila, cadre supérieur dans un établissement hôtelier étoilé.
L'effervescence rencontrée les dernières années n'est pas au rendez-vous, et même les traditionnels tracts appelant à boycotter "une fête de païens" n'ont pas été affichés sur les murs de la ville. Restent des publications sur les réseaux sociaux rappelant le caractère "illicite" du réveillon, acclamées par les fervents supporters de ces discours moralisateurs aux forts relents religieux.
Mais pour les hôteliers et autres restaurateurs et voyagistes, cette fin d'année rime avec un solde de tout compte qui clôture un bilan désastreux. S'il y avait un infime espoir de fléchissement des directives gouvernementales pour préparer et fêter le nouvel an, qu'en serait-il à la fin '

SAID OUSSAD


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