Algérie

Des actions communes annoncées après l?Aïd Veillée d?armes chez les syndicats autonomes



Les représentants des 12 syndicats autonomes regroupés en coordination n?ont pas été reçus hier, ni par le chef du gouvernement ni même par son chef de cabinet au niveau des services auprès desquels ils ont déposé une lettre.La grande question pour ces syndicats est «Pourquoi les pouvoirs publics octroient-ils des agréments aux syndicats autonomes pour les ignorer ensuite ?»Les secrétaires généraux des 12 syndicats autonomes ont exprimé hier leur désarroi et leur grande déception quant à l?indifférence affichée par le chef du gouvernement et le staff de la chefferie, à leur égard. Les syndicalistes ont affirmé hier, lors d?une conférence de presse animée à Alger, qu?ils n?ont pas été reçus par le chef du gouvernement et que même le chef de cabinet n?a pas daigné les accueillir. Pourtant, précisent les syndicalistes, une demande d?audience a été déjà déposée par les 12 syndicats autonomes auprès des services du cabinet du chef de l?exécutif.M. Rahmani, le coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), a affirmé que les syndicalistes n?ont pas été reçus malgré l?insistance de ces derniers auprès de la chefferie.«Nous avons demandé une audience, pour des revendications légitimes, nous avons tout simplement demandé des éclaircissements sur la nouvelle grille des salaires. Et «soit que la nouvelle grille des salaires est annulée, soit qu?un nouveau régime indemnitaire est établi pour combler le déficit occasionné par la nouvelle grille de la fonction publique». Il a ajouté aussi que «la philosophie de la grille des salaires repose sur une diminution des indemnités au profit du salaire de base (...) qui doit être plus élevé», soulignant que le régime indemnitaire dans la nouvelle grille «ne dépasse pas les 35 %».M. Rahmani a indiqué également, à ce propos, que les syndicats autonomes revendiquent une majoration de 70 à 80 % des indemnités par rapport au salaire de base, tout en exprimant le souhait de pouvoir prendre connaissance des «propositions émanant du gouvernement» au sujet du régime indemnitaire de la fonction publique. Et de s?interroger «Pourquoi ce rejet et pourquoi ce mépris à l?égard des syndicats autonomes ?». «Nous demandons simplement d?être considérés par le gouvernement et l?Etat comme nos amis de l?UGTA», a précisé Rahmani en s?interrogeant «Pourquoi l?Etat a-t-il donné des agréments aux syndicats autonomes pour qu?aujourd?hui il les marginalise et les diabolise en les qualifiant de perturbateurs».Enfin, si la nouvelle grille de salaires a fait des mécontents, elle a tout de même réussi à réunir 12 syndicats autonomes de différents secteurs: il y a d?un côté des syndicats de l?enseignement et du secteur de l?éducation (SATEF, UNPEF, SNTE, SNAPEST et CNES), il y a aussi les syndicats du secteur de la santé (SNPSP, SNPSSP, SPDSM, SNAPSY ainsi que les syndicat des maîtres-assistants). En plus du syndicat national des vétérinaires et le SNPAP. Le SG du SNPSP, le docteur Merabet, a déclaré que «le point positif de cette grille des salaires est qu?elle a réussi à nous fédérer».Effectivement, la nouvelle coordination des syndicats autonomes veut aller de l?avant en constituant une confédération ouverte à tous les syndicats autonomes de la fonction publique, et ce, pour s?imposer comme interlocuteur des pouvoirs publics. Pour l?instant, et avant la naissance de cette confédération, les 12 syndicats se sont mis d?accord pour une offensive générale, qui sera décidée après l?Aïd. Les représentants des syndicats ont indiqué que les réunions des conseils nationaux des syndicats sont programmées juste après l?Aïd pour préparer une action commune. Le coordinateur du CNES, M. Rahmani, qui a regretté cet état de fait, a précisé que si le gouvernement les avait associés dans l?élaboration de la grille de salaires, il aurait évité tout conflit. «Voilà le résultat, au lieu de consommer nos énergies dans la construction de ce pays, on est en train de les consommer dans des conflits qui n?ont pas lieu d?être», a-t-il estimé. Le coordinateur du CNES a appelé le gouvernement à ouvrir les portes du dialogue aux syndicats autonomes. Le docteur Merabet a précisé pour sa part que les pouvoirs publics ont complètement marginalisé les syndicats autonomes que ce soit dans l?élaboration du statut de la fonction publique que pour l?élaboration de la grille des salaires, idem pour le code du travail qui est en cours d?élaboration sans, encore une fois, la participation des syndicats autonomes. Les syndicats autonomes ont aussi inscrit sur leurs tablettes la question des libertés syndicales dans notre pays. «La grille de salaires est le détonateur, nous devons d?abord consolider la confédération pour mener ensuite des actions, plutôt un programme d?actions, pour un champ syndical plus libre», a lancé le coordinateur du CNES qui estime qu?il ne faut pas se limiter à une journée d?action mais plutôt à un programme d?actions, car le chemin est très long pour que les libertés syndicales soit respectées. «Nous demandons aux pouvoirs publics de respecter les lois et la Constitution», a-t-il insisté. Les syndicalistes ont ensuite donné quelques précisions sur la nouvelle grille des salaires affirmant que la fourchette des augmentations va de 2.000 DA pour certains fonctionnaires à 15.000 DA, pour les plus hauts gradés. A titre d?exemple, pour un professeur d?université qui a plus de 15 ans d?expérience. Ils ont également affirmé et désapprouvé le fait qu?une prime de représentativité de l?ordre de 40 à 60 % soit accordée au cadre supérieur de l?Etat. «C?est 40.000 DA, prime de représentativité, plutôt... une prime de costume accordée aux cadres supérieurs de l?Etat, l?équivalent d?un salaire entier d?un médecin généraliste», a tenu à préciser le coordinateur du CNES. Enfin, l?ensemble des syndicats réunis hier ont affirmé que la nouvelle grille des salaires n?a pas répondu aux attentes des fonctionnaires et qu?une action commune sera décidée pour le rejet de cette grille et pour la révision du régime indemnitaire des fonctionnaires.


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