Algérie

Des acteurs politiques et des intellectuels s'insurgent



Des militants et organisations de défense de droits de l'homme, des acteurs politiques, des avocats et universitaires, des activistes du Hirak, des syndicalistes et des journalistes viennent de signer un appel à l'arrêt des atteintes aux libertés des Algériens et à leurs droits constitutionnels. "L'offensive répressive contre les libertés des Algériennes et des Algériens et contre leurs droits constitutionnels à l'expression, à la réunion et à l'organisation, s'est dangereusement amplifiée en ce début d'année 2022", constatent les signataires de la pétition en évoquant notamment le placement en garde à vue, il y a quelques jours, de Nasser Eddine Hamitouche et Hicham Khiat, deux responsables du Rassemblement des jeunes pour l'Algérie (RJA), et l'"avertissement" adressé au RCD par l'administration pour "avoir accueilli, le 24 décembre dernier, l'initiative de lancement d'un front populaire contre la répression" : "(...)Les arrestations de citoyens pour leurs publications, notamment leur soutien aux détenus, n'ont jamais cessé depuis deux ans et se sont aggravées depuis mai 2021 pour culminer, aujourd'hui, à plus de 245 détenus d'opinion", déplore le texte, rendu public hier, qui ne manque pas de relever l'"iniquité" de l'article 87 bis du code pénal qui vise à "terroriser toute volonté d'organisation ancienne ou nouvelle".
Rappelant les menaces qui pèsent sur le PST et l'UCP, la dissolution du RAJ et le sort réservé à Fethi Gherras, leader du MDS en prison depuis plus de six mois, les signataires de l'appel s'alarment du fait que la répression s'attaque désormais aux droits syndicaux de nombreux syndicalistes soumis à des enquêtes sécuritaires, risquant des poursuites pénales : "Les Algériennes et les Algériens sont interdits de toute forme d'organisation autonome : cela est inacceptable !", s'insurgent les premiers signataires de la pétition dont Addi Lahouari, Pierre Audin, Ali Bensaad, Mohcine Belabbas, Nacer Djabi, Zoubida Assoul, Louisa Hanoune, Khaled Drareni, Arezki Aït-Larbi ou encore Yamina Allili, Mustapha Bouchachi et Noureddine Benissad.
Ainsi les signataires appellent à "l'arrêt immédiat" de la répression des acteurs acteurs politiques, sociaux, associatifs et syndicaux et leurs organisations et "l'abrogation des lois liberticides illégitimes", notamment l'article 87 bis du code pénal, notamment, "adoptés" pour affronter les revendications démocratiques du Hirak populaire. La déclaration qui rappelle la constitutionnalité du droit de s'organiser dont l'abolition est "une escalade irresponsable qui hypothèque l'avenir du pays et la cohésion de la société", appelle également à la libération sans délai et la réhabilitation des détenus d'opinion et l'annulation de toutes les procédures en cours contre les organisations qui animent la vie publique nationale. "La dérive en cours piétine tous les engagements internationaux de l'Algérie en matière de respect des droits de l'Homme et la met au ban des nations", terminent les signataires de la pétition.

S. Ould Ali


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