Algérie

Des actes pour l'investissement productif hors hydrocarbures



Des actes pour l'investissement productif hors hydrocarbures
Abdelmalek Sellal, depuis sa nomination à la tête du gouvernement, le 3 septembre 2012, a toujours affiché sa volonté d'aider à relancer les entreprises publiques encore viables et à en créer d'autres. Cela tout en encourageant le privé à investir dans des projets de production. L'objectif majeur : promouvoir la production nationale à l'effet de réduire les importations, qui ne cessent de progresser jusqu'à atteindre 55 milliards de dollars en 2013, mais surtout pour libérer le pays de sa forte dépendance aux hydrocarbures.Ainsi, selon le Premier ministre, la seule solution pour booster l'investissement dans le pays reste «la création d'unités productives», pour que l'Algérie récupère sa base industrielle. «C'est le but que nous poursuivons et que nous atteindrons bientôt», affirme-t-il.Moult mesures ont été ainsi prises dans le cadre des lois de Finances, pour remettre la machine économique sur les rails. Il s'agit d'un résultat direct d'une concertation et un dialogue approfondis avec les associations patronales et professionnelles.Entre autres mesures l'on peut citer, la relance du crédit à la consommation. Ainsi, avec l'arrivée de M. Sellal à la tête du gouvernement, l'aval a été donné pour relancer ce crédit, mais uniquement pour les produits fabriqués localement. L'exécutif, entend, à travers une telle mesure, protéger l'économie nationale en relevant le taux de croissance de la production industrielle, estimée actuellement à 0,8%.Un pari gagné par la centrale syndicale qui, conjointement avec le Cnes (Conseil national économique et social), avait émis au gouvernement une série de propositions dont le retour de ce type de crédit. Selon le patron de l'Ugta, le crédit à la consommation va induire quatre effets : booster la production via la consommation du produit national, renforcer le pouvoir d'achat des travailleurs, créer de l'emploi et augmenter systématiquement les salaires.L'idée avait été ainsi relancée par l'Ugta, en novembre 2012, et le gouvernement a donc décidé de relancer le crédit à la consommation, en 2015.L'expert financier, Abderrahmane Benkhalfa, qui a accueilli favorablement la décision de relancer le crédit à la consommation, n'a toutefois pas manqué de souligner l'importance d'émettre une série de mesures afin d'optimiser la relance de ce produit.Dans une déclaration faite à la Tribune, il y a quelques temps, M. Benkhalfa avait souligné : «Il faudrait définir le taux d'intégration des produits assemblés en Algérie et labelliser le produit national.» Il avait également mis l'accent sur la nécessité d'octroyer les crédits par les institutions bancaires et non pas par les commerçants.«L'octroi des crédits devra rester la fonction principale des banques», avait-il indiqué. «S'endetter auprès des acteurs commerciaux, pourrait avoir des conséquences indésirables. Il pourrait y avoir naissance d'un marché parallèle des crédits», avait averti M. Benkhalfa, selon qui il n'est nullement possible de contrôler les crédits dans le commerce.Pour éviter une telle situation, il est nécessaire, selon cet expert, d'instaurer une réglementation obligeant le consommateur à emprunter des crédits uniquement auprès des banques.Le retour du crédit à la consommation pour les produits fabriqués localement reste toutefois un bon levier pour les entreprises nationales, selonM. Benkhalfa.En dépit des mesures prises par les pouvoirs publics à l'effet d'encourager la production nationale hors hydrocarbures, des freins et blocages continuent à dissuader les investisseurs. Le patronat et les chefs d'entreprises ont à maintes fois affiché leurs appréhensions, notamment, concernant les lourdeurs bureaucratiques à l'origine du blocage du développement des entreprises publiques et privées en Algérie.C'est le cas du président de la Confédération nationale du patronat algérienne (Cnpa), Mohand-Saïd Naït Abdelaziz qui pense que «pour investir, il faut décarcasser le système bureaucratique». Pour lui, la bureaucratie est davantage un problème de «gouvernance de l'économie».Le président du FCE (Forum des chefs d'entreprise), qui salue la volonté de M. Sellal d'accompagner activement l'entreprise algérienne, ne manque toutefois pas de souligner que l'amélioration du climat des affaires et la concrétisation du principe du «patriotisme économique» nécessitent d'apporter certains changements aux lois régissant l'investissement privé.Pour le président du FCE, la production nationale a subi une importante chute durant les vingt dernières années, perdant d'importantes parts de marché. Ainsi, le défi est de s'atteler à «récupérer» ces parts de marché.B. A.




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