Algérie

Des actes de vandalisme et des arrestations: Un mort et 183 blessés lors des marches de vendredi



La désinformation a le pouvoir de semer le doute et détruire la confiance, une menace redoutable, notamment dans les manifestations. Réagir rapidement, en diffusant des démentis, des rectificatifs ou des précisons répondant à l'intox, est l'unique solution possible pour contrer ce genre de menace. C'est d'ailleurs l'attitude qui a été adoptée jusque-là, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que par les services de la Sûreté nationale (DGSN), lors des marches et les rassemblements pacifiques qui ont lieu, depuis le 22 février dernier, contre le 5ème mandat. L'annonce du décès du citoyen Hassen Benkheda d'une crise cardiaque lors de la manifestation du 1er mars à Alger, a jeté l'émoi dans les esprits des manifestants pacifiques qui ont été surpris par des informations diffusées sur les réseaux sociaux, évoquant la mort d'une personne, lors de la marche. Mais, le déplacement immédiat du ministre de l'intérieur, Nourredine Bedoui ,accompagné du directeur général de la DGSN, à l'hôpital central de la Sûreté nationale d'Alger, pour rendre visite aux policiers ainsi qu'aux citoyens admis à cet hôpital, suite à des actes de violence et de vandalisme survenus, en fin de journée, a permis de remettre les pendules à l'heure. Bien que la famille de Hassen Benkheda, âgé de 56 ans, fils du moudjahid, feu Benyoucef Benkheda, a affirmé que sa mort est due à une crise cardiaque, le ministre de l'Intérieur a ordonné une autopsie pour déterminer les causes du décès, selon les procédures judiciaires en cours. Et ce, après avoir présenté ses condoléances à la famille du défunt.A noter qu'en réponse à l'intox nourrie par des « pages anonymes » sur les réseaux sociaux, la famille de Hassan Benkheda a publié, sur sa page Facebook, les conditions du décès de Hassan Benkhedda. Il a été indiqué par son frère (Salim ), que Hassan Benkheda a trouvé la mort, lors d'une bousculade après la fin de la manifestation du 1er mars dernier, contre le 5ème mandat et pour le changement pacifique. « Après avoir pris part à la prière d'El Asr, dans la rue, il se tenait sur le trottoir à côté du Palais du peuple », déclare Salim Benkheda sur sa page Facebook. Et d'ajouter « c'est à l'hôtel ‘Saint Georges' que la marche pacifique s'est terminée, mais soudain les forces de l'ordre ont intervenu, entraînant une grande congestion pour repousser des foules, entre ceux qui descendaient et ceux qui voulaient monter un peu plus haut, malheureusement tout ce monde s'est mélangé, ç'est un groupe de ‘baltaguia', qui à la fin de la manifestation sont venus semer la terreur, la casse et le vol, depuis on a perdu contact avec notre frère. A 18h30, un employé de l'hôpital Mustapha m'a appelé pour me dire que mon frère avait été retrouvé au service des autopsies ».
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui a salué, par ailleurs, la sagesse des Algériens, en rendant hommage aux citoyens qui sont sortis dans la rue pour manifester pacifiquement, vendredi dernier, contre le 5ème mandat. Il a également salué « le professionnalisme des forces de l'ordre, dans la gestion des manifestations qui reconnaît-il «elles étaient toutes pacifiques». Et de préciser que «ces marches se sont déroulées dans la calme, à l'exception de quelques escarmouches qui ont vu les forces de l'ordre recourir à l'usage du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les manifestants».
45 auteurs d'acte de vandalisme arrêtés par la police
Le chef du département de l'Intérieur s'est montré intransigeant en évoquant, avec regret, les incidents survenus à « la fin des manifestations », à Alger, en précisant que tous ceux qui ont tenté de « s'attaquer à des biens publics seront punis selon les lois de la République ». Même son de cloche, chez le nouveau DGSN Kara Bouhadba, qui a affirmé, avant-hier soir, que les auteurs des actes de vandalisme sont des multi-récidivistes, ils sont au nombre de 45, arrêtés sur la base de faits avérés avec preuves ». Des individus qui se sont livrés à des actes de violence et de destruction de biens publics, à la fin de la manifestation contre le 5ème mandat à Alger. Le DGSN a affirmé, par ailleurs, que « la police algérienne est prête à assurer la protection des biens et des personnes ». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction,dans la soirée d'avant-hier, il est indiqué que « la direction générale de la Sûreté nationale a enregistré cinquante-six (56) policiers et sept (07) citoyens blessés, par jets de pierres, ce jour, vendredi 1er mars 2019, à l'occasion d'une opération de rétablissement de l'ordre public à Alger ». Et de préciser que « les policiers et les citoyens blessés ont été pris en charge à l'hôpital central de la Sûreté nationale d'Alger ». Les rédacteurs du communiqué ont affirmé que « les forces de police se sont engagées, avec fermeté, contre ces actes de violence et de vandalisme survenus, en fin de journée et ayant ciblé des biens publics et privés, et ont permis d'interpeller quarante-cinq (45) individus, dont cinq (05) à l'hôtel ‘El Djazair' (ex- Saint Georges), qui ont dérobé le coffre-fort de cet établissement hôtelier et incendié un véhicule ». Et de signaler que « la plupart de ces individus a été sous l'emprise de substances psychotropes » et que le coffre en question a été récupéré, rapidement, par les services de police et les auteurs arrêtés. Jeudi dernier, la police avait vite rendu public un communiqué pour démentir la rumeur publiée sur les réseaux sociaux, faisant état du décès d'une journaliste, lors du rassemblement organisé par la presse, à la Place de la Liberté au 1er Mai. La DGSN a appelé, jeudi, les utilisateurs des réseaux sociaux à la prudence concernant les «fakes news»(fausses informations) relayées, rapidement, sur les réseaux sociaux en vue de « manipuler l'opinion publique ». Pour sa part le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué que 183 blessés ont été admis dans différents établissements hospitaliers, à travers le territoire national, dont la majorité a quitté ces structures sanitaires, après avoir reçu les soins nécessaires, à l'exception de cinq (5) cas qui ont été placés sous surveillance médicale, dont un cas critique, a poursuivi la même source.


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