Algérie

Des accords voilés '



Que reste-t-il vraiment des accords d'Evian ' A deux reprises, ces derniers jours, le Président Tebboune est revenu sur ces accords, lors de sa rencontre périodique avec les médias locaux et lors de l'entretien qu'il a accordé au journal français ‘Le Figaro', où il a affirmé que l'Algérie ne renonce pas aux accords d'Evian. Au journal français, il a soutenu que les Accords d'Evian et l'Accord de décembre 1968 régissant les conditions d'entrée et de séjour des Algériens en France ont été négociés dans ce cadre, et «il convient de les respecter», soulignant qu'il y a «une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins». Il s'agit là de positions exprimées dans le sillage de l'affaire des visas, qui ont été drastiquement réduits pour les Algériens, ainsi que les Marocains et les Tunisiens, avant de revenir à la normalité à la fin de l'année 2022, et qui a fait dire au Président Tebboune, lors de l'une de ses deux dernières interventions, de ne pas cantonner la relation de la France avec l'Algérie dans un cadre restreint lié aux visas. La garantie des intérêts des citoyens français et algériens après l'indépendance était prévue dans les Accords d'Evian, mais les gouvernements des deux pays les ont petit à petit ignorés, jusqu'à ce qu'ils se perdent complètement dans le tumulte des vagues des relations entre les deux pays.Et, ce qu'on peut remarquer, c'est la France qui évite soigneusement d'évoquer ces accords. L'énigme de ce silence reste entière. Est-ce que la France craint des vagues d'immigration des Algériens si elle mettait en application ces accords ' Ou existe-il d'autres raisons qui poussent les autorités françaises à ne pas dépoussiérer ce dossier ' Jusqu'à présent, les autorités n'ont fait qu'ignorer ces accords dans leurs pratiques, sans pour autant prendre clairement position pour les modifier ou les suspendre carrément. En matière de législation sur l'immigration, également, on ne trouve aucun texte qui fait ressortir la spécificité algérienne reconnue par les accords d'Evian. La question de la législation en la matière est, justement, d'une actualité brûlante ces jours-ci en France, où l'on s'apprête à présenter, en ce mois de janvier, devant le Parlement français un projet de loi sur l'immigration. Et, tout comme les précédentes lois en la matière, aucune référence à la spécificité algérienne ne figure dans les nouveaux textes.
Sans entrer dans les divisions franco-françaises au sujet de ce projet de loi sur l'immigration, l'Algérie et d'autres pays ne peuvent que porter un regard critique à l'égard de ces textes qui, entre autres, renforcent les expulsions des étrangers en situation irrégulière et ouvre le recrutement des migrants dans certains domaines, la santé particulièrement. Bien sûr, les lois qui régissent le séjour des étrangers, l'octroi des visas et autre statut d'asile sont une affaire de souveraineté nationale, mais l'Algérie fait valoir dans ce domaine les accords d'Evian et l'accord de décembre 1968. C'est le président de la république qui insiste officiellement sur le respect de cet accord, tant qu'il existe encore.


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