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Des accords sans perspectives


Des accords sans perspectives
L'Accord d'association avec l'Union européenne permet aux producteurs algériens d'exporter un nombre très important de produits en exonération de taxes. Cet avantage n'est, hélas, pas mis à profit ni par les agriculteurs ni par les industriels. La faiblesse des quantités exportées est due, pour beaucoup, en raison de la non maîtrise des circuits de distribution, de l'absence d'organisme ou d'entreprise dédié à ce genre d'activité et, certainement, à une méconnaissance des normes et règles nécessaires pour faire passer aux produits algériens les frontières de l'Europe.La faiblesse des exportations hors hydrocarbures, et par conséquent la dépendance de l'économie algérienne, est due à une vision économique dépassée et révolue. Cette vision est, cependant, fortement ancrée chez les opérateurs algériens. La recherche de la croissance et de nouveaux marchés ne figurent que rarement dans les business plans. Cette démarche fait de nos investisseurs des producteurs autocentrés sur le marché de la localité au pire et sur le marchénational au mieux.C'est donc toute une révolution des mentalités qu'il faudra opérer dans les esprits de nos investisseurs. Si cette révolution met trop de temps à arriver, il sera nécessaire, à l'instar de ce qui se faisait dans les années 1970, de faire jouer ce rôle à des entreprises publiques ou à une institution nationale à l'instar de l'Office des fruits et légumes d'Algérie.Cela fait maintenant presque douze années que l'Accord d'association a été signée. Les pays de l'UE ont réussi à en tirer un profit certain. L'Union reste le premier partenaire de l'Algérie malgré l'offensive chinoise et cela grâce aux avantages tarifaires. L'Algérie, pour sa part, peine à exporter plus de 10% des quantités contenues dans les accords.Le secteur agricole et les industries agroalimentaires pourraient et devraient être les premiers bénéficiaires de ces accords de zones de libre-échange. La Tunisie et la Libye sont des marchés où les produits algériens pourraient facilement trouver une place de choix si la logistique et la maîtrise des mécanismes de l'export étaient implantées dans nos entreprises.Vouloir réindustrialiser et sortir de la dépendance aux hydrocarbures passe obligatoirement par des entreprises offensives au niveau des marchés internationaux. Il faut sortir des discours suffisants qui radotent sur l'autosuffisance et la sécurité et passer aux véritables enjeux qui attendent les entreprises algériennes, à savoir la concurrence mondiale et le risque de faire faillite. Faute de quoi, tous les accords de libre-échange et la volonté d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce ne seraient que des accords sans aucune perspective pour les entreprises algériennes.A. E.


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