Algérie

Derrière le corona, la tyrannie !



Adapté de la célèbre chanson Il est libre Max d'Hervé Christian, le nouveau single de la star du gnawi engagé Amazigh Kateb peut faire grincer des dents. Ils m'ont dit : mets le masque est un pamphlet cinglant au temps du corona.«La peur, comme la drogue, est addictive : certains en sont vendeurs et d'autres consommateurs. Mais contrairement à la drogue, elle est légale, bon marché et disponible pour tout le monde. La seule façon d'y échapper est de ne pas être client.» C'est avec cette accroche affichée sur un écran noir que commence le clip Ils m'ont dit : mets le masque, le dernier single de Amazigh Kateb, mis en ligne vendredi. Le chanteur qui n'a pas produit d'albums depuis 2012 revient cette fois-ci avec un single diffusé sur internet, adapté de la chanson culte d'Hervé Christian Il est libre Max, dont Amazigh Kateb a repris, la mélodie en y plaquant un texte de son cru.
Ce dernier concerne la crise sanitaire mondiale et notamment les mesures draconiennes imposées en France pour lutter contre la pandémie du Covid-19. Sulfureuse et contestataire, la chanson s'attaque directement à l'obligation du port du masque dans l'espace public en France mais aussi aux restrictions des libertés et au renforcement de la politique répressive sous couvert du corona.
Le clip est réalisé de manière très simple, à partir d'images d'actualité entrecoupées par des séquences où l'on voit Amazigh Kateb chanter chez lui. Il commence par caricaturer certains dirigeants européens et à leur tête Emmanuel Macron, tout en montrant des images impressionnantes des rues totalement vides, avant de montrer une police omniprésente, harcelant quasiment les passants, puis la chanson démarre sans ambiguïté : «Campagne de terreur, reconfinement imbécile ; plus c'est gros, plus ça passe, plus le peuple est docile. Le courage fond comme neige au soleil des privilèges. La nouvelle norme veut que la flicaille nous assiège.»
Ça va ensuite crescendo pour pointer les incohérences, voire la démence, de ces mesures que l'artiste associe à une politique de terreur et de domestication des masses. Au-delà de cette critique cinglante, le texte d'Amazigh Kateb vire très vite au pamphlet antiautoritaire et hostile à la police dont le zèle, la violence et les intimidations sont décriés en mots et en images : «Ils m'ont verbalisé, moi et mes anticorps, pour faire l'exemple devant ceux qui se trouvaient aux abords. J'ai dit que j'étais dehors pour tuer mon cafard, ces cons l'ont pris pour eux et sorti les accessoires. J'aurais dû me douter qu'ils n'aimeraient pas mon humour et qu'ils étaient sourds autant que j'étais bavard. Formés à l'arrogance dans un esprit de concours, éblouis d'autorité qu'ils admirent à contre-jour. Ils m'ont dit ?'mets le masque'', je le mettrais si ça protégeais de l'odeur du poulet. Ça sent fort la carotte sauce confinement, pour les travailleurs et les indépendants. Et tous les gueux, cloîtrés chez eux, sans arguments.»
Pour rappel, Amazigh Kateb n'a jamais caché son scepticisme vis-à-vis de la gestion de cette pandémie depuis le début de la crise. Ses publications sur les réseaux sociaux frôlent parfois le complotisme et l'incontournable leitmotiv de ce dernier autour de la toute-puissance du lobby pharmaceutique et de la compromission de certains milieux scientifiques.
La chanson ne verse pas pour autant dans le conspirationnisme et pointe avec pertinence les aberrations de certaines mesures politiques en France.
S. H.


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