Algérie

Derrière la Chine se cache la Russie



Derrière la Chine se cache la Russie
Dans un climat de massacre à ciel ouvert sur les personnes et les biens (bien maigres) dans les territoires de la bande de Ghaza en Palestine occupée, tandis que les pays arabo-musulmans, les alliés naturels, ne parviennent pas -oune cherchent pas- à trouver le cheminement concret vers une contre-offensive sur la puissance israélienne, la conduisant à stopper le génocide, orchestré sous la bénédiction des Etats occidentaux, traditionnellement affiliés aux intérêts de Tel-Aviv, la Chine, vient de «bouger» officiellement, selon les déclarations du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères. En effet, M. Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise devra se rendre très bientôt au Caire pour discuter avec des responsables égyptiens et des officiels de la Ligue arabe à propos d'une trêve dans la bande de Ghaza. C'est ce qu'annonce son porte-parole, M. Qin Gang, au lendemain de l'accord de cessez-le-feu de 72 heures, qu'il salue, alors que l'armée israélienne le bafoue quelques heures plus tard, accusant les combattants de Hamas et «ses alliés» de l'avoir les premiers violé, en capturant un jeune sous-lieutenant de l'armée israélienne, alors que les mis en cause ciblés, à savoir les membres des brigades de Ezzedine al-Qassam, déclarent ne pas l'avoir en leur possession et qu'il serait certainement mort, en même temps que des soldats palestiniens, durant l'une des embuscades tendues par leur soin avant l'accord pour le cessez-le-feu ; mais l'attaque israélienne, par les moyens terrestres et aériens, a causé la mort d'une quarantaine de Palestiniens, depuis vendredi matin à huit heures, dans le sud de la bande de Ghaza, près de Rafah.Le représentant de la diplomatie chinoise dit : «Le peuple chinois compatit avec le peuple de Ghaza (...) La Chine avait déjà offert son aide à la Palestine, notamment à Ghaza, et continuera de le faire dans les limites de ses capacités.» Avant d'ajouter que son pays ?uvrera avec la communauté internationale pour promouvoir une issue preste vers une trêve à long terme, en même temps que la préservation de la paix dans la région. Les observateurs inquiets de l'évolution de la situation génocidaire dans cette enclave de la Palestine, que rien ne dit qu'elle ne va pas s'aggraver et s'étendre vers la Cisjordanie, bien entendu heureux qu'un pays comme la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et puissance économique et financière, capable d'agir irréversiblement dans les équilibres du monde, ne manquent pas de s'interroger sur cette aide que Pékin va devoir offrir dans le concert de ce meurtrier conflit et que le responsable de sa diplomatie précise «dans les limites des capacités» de son pays. Autrement dit, les opinions se demandent, les bénéficiaires de cette aide, au premier chef, dans quels rapports particuliers les Chinois ne peuvent pas intervenir. La Chine, dans le sillage de la Russie, est parmi les premiers pays à reconnaître officiellement l'Etat indépendant de la Palestine, et elle s'est estimée, depuis le début, entièrement disposée à lui porter assistance dans tous les domaines d'activité nécessaires à mettre en place les mécanismes de son économie.Les intérêts mixtes de la ChinePour rappel, la Chine a reçu presque simultanément en mai 2013, Mahmoud Abbas, sur invitation du chef de l'Etat en personne, le président Xi Jining et Benjamin Netanyahu, par le Premier ministre, Li Keqiang. Mais il a failli de peu pour que les deux invités se soient retrouvés en une rencontre de face à face, selon l'envie manifeste des plus hauts responsables de Pékin : la Chine entretient des relations économiques suivies avec Israël et désire en même temps maintenir avec la Palestine des accords commerciaux croissants dans divers programmes d'investissements constructifs. Mais la Chine traditionnellement neutre, malgré le poids de sa puissance militaire et économique, entendait, loin de la manière des grands processus de domination stratégique, accomplir une sorte de médiation maison pour une entente de paix durable, qui assurerait le bon fonctionnement des investisseurs chinois en Israël et en Palestine.Seulement les données allaient changer en moins d'une année. Mahmoud Abbas se rend à Moscou sur le sujet d'un accord commercial avec la société russe Gazprom d'un montant d'un milliard de dollars pour l'exploitation des gisements de gaz dans les eaux méditerranéennes au large de la bande de Ghaza, en attendant un second partenariat pour un projet de forage avec une autre compagnie russe, la Technopromexport, dans la région de Ramallah ? qui a donné un incommensurable espoir aux populations palestiniennes. Au tout début, du vivant de Yasser Arafat, le projet avait été donné à deux compagnies palestiniennes privées, sous traitant avec deux grands groupes britanniques, pour le creusage de deux puits, Ghaza Marine 1 et Ghaza Marine 2, restés depuis inactifs. Israël voulait les contrôler indirectement sous la formule d'absorber toute la production moyennant des prix quasi dérisoires. Tony Blair va être chargé par Tel-Aviv de proposer aux Palestiniens une marge des trois quarts de la production et le restant, en revenus, à placer sur un compte international sous le contrôle de Washington et Londres. Les dirigeants de Hamas, arrivés au pouvoir après les élections de 2006, n'acceptent pas cette proposition. Suite à quoi, Moshe Ya'alon, le ministre de la Guerre, avait déclaré : «Le gaz ne peut pas être extrait sans une opération militaire qui éradiquera le contrôle de Hamas sur Ghaza.»À la lumière de ces considérations énergétiques dans le Moyen-Orient, dont la Chine est le premier puiseur, et des incompressibles desseins de celui-ci de ne rater aucune marge d'investissement propice dans le monde, il n'est pas interdit de penser que la visite du premier responsable diplomatique chinois en Egypte aille s'assortir d'un ensemble de discours pragmatiques autour des intérêts communs pour la grâce palestinienne, accordée aux rapports des uns et des autres dans la précaution de ne pas trop demander à Israël. Car, seule, la Russie est capable de régler le problème.N. B.




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