Algérie

Derouiche Cherif, professeur en sociologie : «Le sociologue doit être consulté»



Derouiche Cherif, professeur en sociologie : «Le sociologue doit être consulté»
Avec une expression simple, surtout fort explicative, Derouiche Cherif, professeur en sociologie à  l'université de Blida a résumé le rôle de chaque intervenant dans l'habitat en général et la construction des nouvelles cités en particulier. «L'architecte cherche le beau, l'ingénieur cherche le solide, l'économiste cherche le possible et enfin le sociologue cherche l'adapté. L'idéal est de mettre tout le monde en accord pour que le produit soit de qualité sur tous les plans. Hélas, cette symbiose est une utopie chez nous» confie-t-il. Pour lui, il est très rare qu'on fasse appel à  des sociologues pour participer à  l'étude de conception de type de logement adapté aux familles algériennes. Et pourtant, soutient-il : «avec les progrès que connaît cette spécialité, notamment dans sa branche traitant des questions relatives à  l'urbanisme, il est  temps d'associer les sociologues dans l'élaboration des études, car la dimension socioculturelle est un aspect important qu'on doit prendre en considération afin de répondre aux attentes de la famille qui est le premier consommateur du produit, en l'occurrence le logement. Notre rôle en tant que sociologue est d'adapter le cadre bâti aux besoins de la famille». Selon lui, le non recours à  l'association des sociologues pour la conception des cités, que ce soit aujourd'hui ou dans le passé, a poussé un nombre très important des familles y vivant, soit à  réaménager l'intérieur de leur appartement en essayant de l'adapter tant bien que mal à  leur besoin, soit à  vendre carrément afin de s'installer dans une bâtisse plus appropriée. «Dans les deux cas, c'est l'expression d'un refus manifeste» remarquera-t-il. L'analyse de ce dernier à  ce propos ne s'arrête pas à  ces observations. L'engouement des gens pour célébrer notamment les mariages dans les salles des fêtes n'est pas uniquement un effet de mode. Bien plus, argue-t-il «célébrer des mariages dans des salles des fêtes n'est pas une coutume propre à  la majorité écrasante des familles algériennes et ce que ce soit dans les villes ou dans les zones rurales. La démocratisation de cette dernière a été précipitée, notamment ces dernières années, à  cause de la promiscuité et le manque d'espaces appropriés dans les cités». Et d'ajouter «même si le manque d'adaptation du cadre bâti aux besoins des familles est un phénomène qui touche pratiquement toutes les régions du pays, il n'en reste pas moins que des efforts sont accomplis ces derniers temps pour prendre en considération l'aspect socioculturel dans la construction des cités. Et les cas, en ce sens, ne sont pas isolés. Moi-même j'en ai visité quelques unes (cités). Au sud notamment» tient-il à  dire. Avant de conclure «le logement est un produit qui n'est pas neutre il est invariablement en relation avec la société. Il doit de ce fait répondre aux besoins de sa première cellule qu'est la famille. J'espère que les sociologues seront dorénavant consultés pour la conception des habitations, et ce afin que la qualité rattrape pour ainsi dire la quantité».


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