Algérie

Dérapages à la cinémathèque



Mercredi dernier s'est tenu à la cinémathèque un film documentaire ayant pour titre: «L'Afrique, des ténèbres à la lumière». C'est le tout nouveau «ciné-club d'Oran» qui est à l'origine de cette manifestation, se voulant riche en culture et constructive. En plus de cela, afin de renouer avec une tradition perdue de vue depuis quelques décades, à la suite de la projection, un débat avait eu lieu, tempéré par les animateurs du «ciné-club», et en présence de l'un des réalisateurs du film, en l'occurrence M. Ali Beloud.

 Malheureusement, au lieu d'un débat, nous avons assisté à un spectacle désolant. Alors qu'à l'origine, le débat était censé être ouvert et constructif, voilà que le principal concerné, à savoir le réalisateur, a été l'auteur d'un spectacle navrant, usant même de propos injurieux, à l'indignation de l'assistance qui a fini par quitter la salle.

 Le directeur de l'Institut Cervantès, Javier Galvan, qui s'est présenté lors des débats en tant qu'ami de l'Algérie, et qui n'a pas tari de propos élogieux, au cours de son intervention, sur le pays et sur le continent millénaire, a été, à la surprise générale, pris à partie par le réalisateur, qui n'avait apparemment pas même daigné écouter ses propos. Et cela a continué ainsi, de mal en pis, l'escalade, jusqu'au moment où, atteignant le sommet du dérapage, le réalisateur s'est mis à injurier, par des propos racistes et vulgaires, des peuples de pays étrangers ; tout en précisant qu'avec de tels propos, il ne visait nullement, à ses dires, «les dirigeants», mais bien au contraire «les peuples». En l'occurrence, les gens visés par cet homme pour le moins controversé sont les peuples espagnol, français et juif.

 A cet instant, la majeure partie de la salle, indignée d'entendre de tels propos, s'est levée et a quitté la salle massivement. Les animateurs du «ciné-club», visiblement gênés par une telle débandade, ont décidé de mettre fin au débat, et ont eu la délicatesse, par la suite, d'aller s'excuser auprès de ceux ayant été visés par les propos «agressifs» de cet homme. Le directeur de la cinémathèque avait l'air également d'être désolé par la vision d'un spectacle aussi navrant. Et le plus désolant dans tout cela est que le film projeté, excellent du reste, se veut une sorte d'hommage aux grands hommes africains qui ont su défendre ce continent, d'Alger jusqu'au Cap, et qui ont su dire «non» à toutes sortes de colonisation et de discrimination. D'ailleurs, on peut dire que ce documentaire est en grande partie à la gloire de Mandela. Et le comportement de cet homme lors du débat prouve ni plus ni moins qu'il n'a rien compris au message de Mandela !




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