Algérie

Dérapage du dinar et portée de la stratégie industrielle axée sur les mines



Dérapage du dinar et portée de la stratégie industrielle axée sur les mines
Dans deux interviews données à Ennahar TV et l'autre à Chourouk TV, le 15 décembre dernier, l'expert international Dr Abderrahmane Mebtoul , s'est exprimé sur deux sujets importants qui engagent la politique économique de l'Algérie , le dérapage du dinar et portée de la stratégie industrielle axée sur les mines.Dérapage du dinar algérien sur le marché officiel et parallèle 1.-Le 15 décembre 2015 la cotation du cours du pétrole a été pour le WIT 36, 68 et pour le BRENT 38,74. Le yuan chinois devient la 5ème devise du panier du FMI qui est une transition vers davantage de principes liés au marché dans le cadre d'une plus grande flexibilité. Ainsi le cours euro/yuan a été ce 15 décembre 2015 pour un euro de 7,10 11 et le cours un dollar US /yuan, 6,46. Pour la cotation algérienne 100 dinars algériens égal à 6, 04 yuan, 106,62 dinars un dollar et 117,33 dinars un euro et sur le marché parallèle une cotation qui est passé successivement de 150 dinars un euro, puis 165 et actuellement plus de 180 dinars un euro. Je rappelle que les meilleurs financier s sont les cambistes au niveau du marché informel étudiant heure par heure le cours des devises et utilisant les nouvelles technologies pour informer leurs clients de la cotation au temps réel. 2.-Environ 70% de la valeur du dinar est corrélée aux réserves de change eux-mêmes provenant des hydrocarbures. Il existe une corrélation entre la baisse des recettes de Sonatrach, la baisse des réserves de change , du fait de l'incompressibilité de la majorité des rubriques provenant des importations de biens et services, et la baisse du cours officiel du dinar, le marché parallèle amplifiant la dépréciation. En cas d'une baisse des réserves de change inférieures à 20 milliards de dollars, et en cas de non dynamisation de la section hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, le cours officiel dépasserait 200 dinars un dollar avec un écart pus grand sur le marché parallèle.3.-Il ne faut pas avoir une vision de sinistrose et des discours alarmistes. L'Algérie du fait de ses réserves de change malgré la baisse depuis juin 2014 avec une dette extérieure inférieure à 4 milliards de dollars a les potentialités, sous réserve d'une bonne gouvernance et d'une réorientation de la politique socio-économique, pour dynamiser les sections hors rente( agriculture, tourisme, nouvelles technologies, certains segments de l'industrie) mais dans le cadre des valeurs internationales car nous sommes à l'ère de la mondialisation.Portée de la stratégie industrielle axée sur les mines.1.-A un cours moyen de 50 dollars les recettes de Sonatrach, seraient à 27 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach devant déduire 20% de coût s'établirait à 21/22 milliards de dollars. A 40 dollars, le baril, le prix de cession du gaz étant indexé sur celui du pétrole, les recettes de Sonatrach s'établiraient à 21 milliards de dollars et le profit net 16/17 milliards de dollars. Or, Sonatrach a prévu un investissement de 100 milliards de dollars sans compter 30 milliards de dollars de Sonelgaz 2015/2020 et le ministre de l'industrie après des dizaines de milliards de dollars d'assainissement depuis 1970, pour El Hadjar vient d'annoncer le 04 décembre 2015 un investissement de 2 milliards de dollars. En plus où avoir le capital argent, des dizaines de milliards de dollars qu'annoncent le Ministre de l'industrie dans les mines avec la règle des 49/51%.2.- La filière mines est internationalisée et quatre à cinq firmes internationales contrôlent le marché mondial pour ces produits qui sont régis par les règles de l'organisation mondiale du commerce OMC qui représente 85% de la population mondiale et 97% du commerce mondial. Devant éviter les utopies des années 1970, la fameuse théorie "des industries industrialisantes", se pose cette question : quelle part le montant de l'investissement supporté par l'Algérie, à quel coût produira ?on et ces firmes certainement ne s'accommoderont pas de la règle des 49/51% soumise aux règles de la concurrence au niveau mondial. J'ai eu l'honneur de diriger avec bon nombre d'experts nationaux pour le gouvernement de l'époque entre 1978/1979 le bilan du processus d'industrialisation, beaucoup de réalisations mais également beaucoup d'insuffisances (8 volumes MIE 1979). Cette vision « autarcique », mécanique de certains responsables actuels qui ont besoin d'un renouveau culturel, sans vision stratégique, qui croient qu'un changement d'organisation et le capital-argent résout tout (n'étant qu'un moyen). C'est une vision bureaucratique rentière du passé. L'Algérie doit tenir compte pas des nouvelles mutations mondiales où l'économie de la connaissance et la bonne gouvernance sont le fondement de tout processus de développement durable. Cette démarche risque, où l'Algérie supporte tous les surcoûts, d'accélérer l'épuisement des réserves de change et de conduire le pays vers une dépendance plus accrue. Il faut être réaliste, pragmatique et non dogmatique.




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