Algérie

Dérapage annoncé à Harcha



Dérapage annoncé à Harcha
Les autorités publiques doivent se rapprocher de la salle Harcha, pas si lointaine géographiquement du très inertiel ministère de la Jeunesse et des Sports. Le risque de dérapage est imminent. Quant à la Fédération algérienne de handball, il ne fait pas doute que ce corps est très mal rétabli pour prétendre organiser un événement de rang continental.Avant qu'il ne soit trop tard, il appartient aux autorités de «s'inviter» sur les lieux et veiller sur le déroulement d'une manifestation qu'elles sont censées encadrer, mais qui, étrangement, se joue dans un désordre indescriptible. Car si le tournoi continue de créer une bonne ambiance de fête, avec cette victoire sociétale inquantifiable permettant à la gent féminine de reprendre l'un de ses espaces les plus naturels, l'organisation -ou plutôt la désorganisation- de ce rendez-vous fait naître de sérieuses inquiétudes. Ces inquiétudes ne relèvent pas du théorique. Elles sont bel et bien réelles et l'ambiance qui règne sur et autour des accès à la salle Harcha, chaque jour, en est la parfaite illustration. Les échauffourées entre services de sécurité et des jeunes demandeurs d'accès sont aussi là pour attester d'une faillite énorme en matière d'accueil des foules.La contenance limitée de la salle explique-t-elle de tels décors d'anarchie qui ne sert guère l'image du pays ' Irrecevable, dans la mesure où même ceux qui quittent l'enceinte le font dans le désordre et la souffrance. Que dire alors des bus transportant les délégations qui se rendent dans la salle sans une escorte policière à même de contenir la furie des supporters locaux ' Celle d'Egypte a dû passer de sales moments sur ce terrain miné de la haine envers «l'autre». Inacceptable. Il faudrait par ailleurs que les partiesofficiellement chargées d'encadrer cette compétition expliquent aux Algériens les raisons du choix de la gratuité de l'accès. Car, à l'évidence, il reste incompréhensible de voir le spectacle de handball, une discipline très populaire en Algérie, ainsi bradé alors que celui, poussif et rachitique, du football, se vend à mille dinars le ticket en temps d'inflation. A posteriori, les autorités ont craint un manque d'engouement, qui signifierait l'échec populaire du tournoi. Elles ont dès lors pris une étrange mesure qui n'est pas sans révéler l'étendue de leur méconnaissance de la société. Cette méconnaissance de la réalité, couplée d'une irresponsabilité sans limite, était perceptible dans les travées de Harcha où il n'y avait personne pour inviter les jeunes Algériens à se montrer fair-play et accueillants vis-à-vis de nos invités. Ni des banderoles de fraternité autour de l'événement, ni même des appels sonores à la sportivité. Ça aurait pu nous éviter le triste spectacle de huer l'hymne national du Maroc dans une joute sportive, censée être un lieu et un moment de rapprochement et de respect envers autrui. C'est l'esprit même du sport ! Peut-être que c'est trop demander pour des organisateurs incapables d'annoncer la CAN sur des panneaux publicitaires déjà existants aux portes de ...la salle Harcha.A. Y.




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