Algérie

Depuis Madagascar



Depuis Madagascar
Les méfaits de la colonisation ne concernent pas que l'Algérie ou le miroir déformant de la France. La déclaration du candidat à la présidentielle française, Emmanuelle Macron, a fait réagir le site d'information de Madagascar : www.lexpressmada.com.Avec l'accord de la rédaction en chef, en l'occurrence Lova Rabary, nous publions ici un extrait d'un texte signé Mialisoa Randriamampianina. Il est significatif de la violence coloniale, sous le titre «La paix avec le passé». «? Cependant, le passé colonial de Madagascar et la représentation que se fait la France de son rôle colonisateur resteront toujours un sujet épineux. Evidemment que du côté malgache, comme c'est sans doute le cas d'anciennes colonies, cette période a été faite d'injustices, de prédations, de vols, d'exploitations et de crimes. Evidemment que les blessures restent ouvertes, dès lors que la reconnaissance des faits reste ambiguë et que les faits, eux-mêmes, sont amoindris. Car les faits sont les faits.90 000 morts en 1947, alors même que la France sortait d'une seconde Guerre mondiale où elle a vécu la pénible réalité de la domination allemande et agissait pourtant sur les Malgaches avec une violence inouïe, en pleine conscience de la douleur que ses actions engendreraient pour l'avoir elle-même vécue dans son passé récent.Sans compter les divers abus, la dictature quotidienne, la douleur de tout un pays, perdant sa liberté, son âme et son libre-arbitre, certes avec l'aide de quelques traîtres. Le temps ne guérit pas les blessures, c'est la reconnaissance de la faute commise qui le fait : une reconnaissance, sans aucune tentative de réécrire l'histoire, d'arrondir les angles, d'effectuer des coupes et des embardées ou même de se justifier.Car si la colonisation avait un dessein aussi altruiste, comment expliquer que des décennies après le retour de l'indépendance, les colères restent toujours aussi vives et qu'aborder le sujet reste constamment un terrain miné ' Oui, la colonisation a été une souffrance. L'idée n'est pas de faire la leçon à une nation qui s'est construite sur des valeurs de droits et de République.Mais simplement de rappeler que si nous, Malgaches, pouvons accepter que ce passé fut et que nous ne pourrons pas le réécrire, il nous est tout aussi important que cette reconnaissance se fasse du côté de la France. Vivre et travailler ensemble, c'est aussi accepter mutuellement de cicatriser les plaies et faire la paix avec le passé commun, sans constamment vouloir se disculper ou surenchérir. Avec la confession vient le pardon.»


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)