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Depuis la disparition du vol MH370



Depuis la disparition du vol MH370
En grande difficulté depuis 2011, Malaysia Airlines a vu ses pertes quasiment doubler au deuxième trimestre après la disparition du vol MH370 qui a entraîné une chute des réservations et précipité la compagnie au bord du gouffre.La compagnie malaisienne a fait état jeudi d'une perte nette de 305 millions de ringgits (73 millions d'euros) sur la période avril-juin, suivant la disparition le 8 mars d'un Boeing assurant la liaison Kuala Lumpur - Pékin avec 239 passagers et membres d'équipage.Il s'agit du sixième trimestre consécutif dans le rouge pour la compagnie qui avait déjà essuyé une perte nette de 175 millions de ringgits un an plus tôt, au deuxième trimestre 2013."L'impact de la catastrophe du MH370 et l'accroissement de la concurrence" ont entraîné une baisse de 6,7% des réservations, a expliqué Malaysia dans son rapport intermédiaire, prévenant que les résultats des six derniers mois de l'exercice seraient encore plus mauvais.La compagnie de ce petit pays d'Asie du Sud-Est, qui avait avant cette année une bonne réputation en matière de sécurité, se retrouve au bord du précipice depuis la disparition inexpliquée du vol MH370 et le crash d'un autre appareil avec 298 personnes à bord, abattu le 17 juillet (vol MH17) au-dessus de l'Ukraine."L'impact financier complet de la double tragédie du MH370 et MH17 devrait se faire sentir lors du second semestre de cette année, avec une chute moyenne de 33% des réservations hebdomadaires observée immédiatement après le (second) incident, et l'annulation de nombreux vols", a précisé Malaysia Airlines.Malaysia Airlines souffrait néanmoins avant ces catastrophes de l'intensification de la concurrence régionale, en particulier de l'essor des compagnies à bas coûts.En juin, son actionnaire majoritaire, le fonds d'investissement public Khazanah Nasional, avait fait savoir qu'il examinait différentes options pour la sortir de l'ornière. Quelques mois de trésorerieA raison de 1 à 2 millions de dollars pertes quotidiennes, Malaysia Airlines a perdu 1,3 milliard de dollars (plus de 900 millions d'euros) en trois ans et sa trésorerie ne lui laisserait que quelques mois de répit.Khazanah Nasional a annoncé début août qu'il allait racheter les 30% restants détenus par des actionnaires minoritaires pour s'assurer toute latitude, jugeant indispensable "un remaniement complet" de "ses opérations, son modèle d'activité, ses finances, son capital humain et ses statuts".Il n'avait pas davantage précisé ses intentions mais la réduction des effectifs pléthoriques perçus comme l'un des maux structurels du transporteur, en sus d'une gestion médiocre, devrait être une de ses priorités."C'est le mal nécessaire pour ressusciter notre compagnie aérienne nationale et faire en sorte que ses opérations commerciales redeviennent rentables", avait souligné Khazanah, en promettant des propositions pour la fin du mois.Près de 200 personnels de cabine ont quitté spontanément la compagnie ces derniers mois, leur syndicat expliquant que stewards et hôtesses "avaient maintenant peur de voler".MAS emploie 19 500 personnes. En comparaison, la prestigieuse Singapour Airlines emploie 23 800 personnes alors que ses opérations sont beaucoup plus étendues.Les analystes estiment que Khazanah devra faire le ménage dans l'encadrement, y compris au plus haut niveau, supprimer des emplois et renoncer à certaines destinations afin de redresser tant ses comptes que sa réputation.Mais l'entreprise s'annonce délicate. "Il sera immensément difficile pour MAS de se redresser", prédit ainsi Shukor Yusof du cabinet de conseil aéronautique Endau Analytics.Le vol MH370 s'est volatilisé peu après son décollage de Kuala Lumpur. L'avion a changé radicalement de plan de vol, virant vers l'ouest, puis le sud, en direction de l'océan Indien où il serait tombé, à court de carburant. Aucune trace de l'appareil n'a été retrouvée depuis.Quant au vol MH17, il a été abattu par un missile le 17 juillet alors qu'il survolait le territoire contrôlé par les séparatistes prorusses. Le travail des experts internationaux sur place a été suspendu début août à cause des combats autour de la zone des débris.




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