Algérie

«Dépossédés de nous-mêmes pour être plusieurs autres»



Un feuilleton que l’ENTV pourrait produire. Il a, lors d’une intervention hier au colloque international sur Messali Hadji à Tlemcen, appelé les organisateurs de la manifestation à être les parrains de ce projet. Il est revenu sur l’effacement de mémoire par «les pères maquisards» de l’après-1962. Il a dénoncé le contrôle draconien de l’écriture de l’histoire à l’époque. «Cette perturbation a empêché la construction au niveau de la conscience collective des symboles nécessaires d’une mémoire fondatrice, d’une identité et d’une culture. La question culturelle allait devenir un lieu de souffrance pour l’Algérie à cause de l’incapacité de l’Etat à définir une mémoire à partir de l’histoire du peuple et non de son histoire exclusive. L’impossibilité d’écrire une histoire codifiée s’est traduite par une impossibilité de créer chez l’artiste», a-t-il estimé. Le verrouillage de l’histoire a, selon lui, fait que tout créateur s’est trouvé devant un choix complexe dont l’enjeu était la question identitaire. «L’Etat a multiplié les références identitaires empruntées à une mythologie que notre mémoire ne reconnaît pas et qui ne correspondent même pas à notre histoire (…) Nous étions dépossédés de nous-mêmes pour être plusieurs autres.
D’où notre peur aujourd’hui d’aller vers les autres», a-t-il ajouté. Il a estimé que le déni de Messali Hadj est une honte pour tous «même pour ceux qui l’accusent». Pour lui, il ne faut pas avoir peur de son histoire.


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