Algérie

Dépistage et vaccination contre le Covid: Les pharmaciens dénoncent leur «marginalisation»



Le président du syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO), Messaoud Belambri, a dénoncé la marginalisation des pharmaciens dans les opérations de vaccination et de dépistage dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19, en dépit des compétences des acteurs du secteur.Dans une déclaration faite à notre journal, en marge de l'inauguration de la 15ème édition du Salon international de la pharmacie (SIPHAL 2021), organisée par Esprit Ouvert, au Palais des Expositions à Alger, M. Belambri a affirmé que les commandes en matière de vaccins se sont accélérées. « Nous avons appris, sur la base d'informations fournies par le ministère de la santé et de l'institut Pasteur qu'on aura 3 millions de doses pour ce mois ce qui va permettre de vacciner une grande partie de la population, pour assurer une protection contre le Covid». Mais, dit-il, « on aurait aimé en tant que pharmaciens participer à cette campagne de vaccination comme ça se fait dans le monde entier». «Les pharmaciens ont les compétences acquises pour l'élaboration des tests antigéniques et dans les campagnes d'information pour la vaccination. Pour être franc et direct, on regrette le fait qu'on privilégie la vaccination sur les trottoirs et sous les tentes plutôt que dans les pharmacies et les espaces de santé par excellence. On ne comprend pas pourquoi on marginalise les pharmaciens qui sont des professionnels de la santé à part entière», dit notre interlocuteur.
M. Belambri a affirmé que son syndicat avait déjà interpellé les autorités publiques sur cette question à maintes reprises. «Nous avons écrit, nous avons saisi, nous avons fait des déclarations publiques disant que les pharmaciens sont compétents en la matière et qu'ils sont prêts à participer à l'opération de vaccination, à l'opération de dépistage et peuvent produire du gel désinfectant, mais en vain, aucune écoute et aucun répondant», affirme-t-il.
Justement, le SANPO a saisi l'occasion pour réitérer son appel en direction des pouvoirs publics. «Les pharmaciens sont là, ils sont prêts à jouer le rôle, nous sommes 12 000 pharmaciens répartis sur le territoirenational, nous avons plus de 4.500 pharmaciens dans les zones d'ombre et nous pouvons jouer un rôle important dans cette opération de lutte contre le Covid-19. On ne comprend pas pourquoi dans le monde entier, les compétences des pharmaciens sont mises à contribution, mais en Algérie, on écarte le pharmacien», dit-il.
Le conseil national de l'ordre des pharmaciens (CNOP) compte, pour sa part, lancer une campagne de sensibilisation pour inviter le personnel des pharmacies à se faire vacciner, sachant que ce dernier est en contact direct avec des personnes souffrant de différentes pathologies sans parler des personnes asymptomatiques porteuses de virus.
Médicament : «on s'oriente vers le strictement utile»
A la question de savoir qu'elle est la particularité de cette 15eme édition de Siphal, le président du SNAPO a affirmé que ce salon intervient déjà dans un contexte sanitaire particulier. D'ailleurs, le thème qui a été choisi pour ce salon qui se tiendra jusqu'au 10 juillet, est ‘'La pharmacie aux temps des crises''.
L'autre particularité, dit le président du SNAPO, est la réforme engagée par le gouvernement et par le ministre de l'industrie pharmaceutique qui servira de base pour les importateurs, les producteurs et les distributeurs de médicaments. « Il y a dans ce sens un recadrage du marché du médicament, une réorientation de la production des médicaments dans le cadre de la réforme». Et de préciser : « on s'oriente désormais plus vers les médicaments essentiels ; un comité d'experts va être incessamment installé, il sera chargé d'élaborer la liste des médicaments essentiels».
Pour rappel, la nomenclature des médicaments comportait plus de 5.400 marques dont la moitié n'était plus présente sur le marché national, c'est-à-dire « ni importé, ni produit en Algérie, il y aura donc un assainissement et une orientation pour que les investissements dans le domaine pharmaceutique répondent aux besoins réels». Et de préciser que « seuls les médicaments jugés essentiels doivent être autorisés à l'importation». Il a rappelé qu'«auparavant, les médicaments essentiels n'étaient pas disponibles alors que d'autres moins essentiels, dont certains classés dans les listes des compléments alimentaires, ont été importés et produits, et ils étaient toujours disponibles».
M. Belambri a affirmé dans ce sens que tout un travail est en train de se faire et un chantier est déjà ouvert. «C'est une réforme qui a été engagée par le gouvernement et par le ministère de l'industrie pharmaceutique pour à la fois rationaliser les dépenses, et surtout pour répondre aux besoins essentiels en matière de médicaments ». « On s'oriente vers le strictement utile», indique notre interlocuteur.


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