Algérie

Dépistage du cancer du sein à l'initiative de l'Association El-Amel du CPMC



Dépistage du cancer du sein à l'initiative de l'Association El-Amel du CPMC
L'opération menée à Biskra a permis le dépistage de 3 000 femmes avec 39 cas positifs détectés, tandis que celle au profit des employées d'Algérie Télécom en a touché 812 et révélé 6 cas de cancer du sein.Le travail engagé, ces dernières années, par l'association El-Amel d'aide aux personnes atteintes du cancer, avec le concours des équipes médicale et paramédicale du Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) d'Alger, commence à porter ses fruits. Les deux opérations-pilotes de dépistage du cancer du sein, menées successivement, l'une au profit des femmes de la région de Biskra et l'autre, toujours en cours, au profit des employées de l'entreprise publique Algérie Télécom, sont désormais citées comme la seule et unique expérience "réussie" dans ce domaine dans notre pays.Ces opérations ont été rendues possibles grâce, notamment, à l'acquisition en 2012 d'un mammobile (camion de mammographie), don de Mobilis pour l'association El-Amel. Présentés hier à l'occasion d'une journée de formation sur le dépistage du cancer du sein, dans le cadre du programme d'activités d'"Octobre Rose", les résultats de ces opérations, attestent les professionnels, sont "positifs et satisfaisants". Selon le Pr Ahmed Bendib, chef du service sénologie au CPMC et également président de la Société algérienne de sénologie et des pathologies mammaires, ainsi que Hamida Kettab, secrétaire générale de l'association El-Amel, coorganisateurs de la rencontre, l'opération menée sur une année à Biskra a permis le dépistage de 3 000 femmes sur4 000 inscrites, soit un taux de participation de 75%. Le nombre de cas positifs détectés s'élève à 39. Quant au dépistage au profit des employées d'Algérie Télécom, lancé en juin dernier et qui se poursuit à ce jour, le taux de participation a atteint 73%. Sur 1 123 employées issues de 8 wilayas du Centre, précisent les initiateurs de l'opération, 812 femmes ont répondu favorablement à l'invitation, avec 6 cas positifs détectés. Le dépistage du cancer du sein, rappelle le Pr Bendib, concerne les femmes âgées en 40 et 60 ans. "Tous les cas de cancer diagnostiqués sont automatiquement pris en charge", souligne-t-il. Pour Mme Kettab, les résultats de ces opérations sont "encourageants pour mener, dans un avenir proche, un dépistage national organisé". Lors d'une conférence de presse en marge de la rencontre, le Pr Mahfouf, chef du service oncologie de l'hôpital de Rouiba, n'a pas manqué de saluer ces opérations dont le mérite, dit-il, est d'avoir permis le diagnostic précoce de certains cas. Ce qui rend leur prise en charge facile et à moindre coût, avec, en sus, des chances de guérison plus élevées. Détaillant le processus, parfois long et laborieux, du traitement d'un cancer, le professeur a insisté sur la nécessité de "maintenir l'effort" des professionnels de la santé et le mouvement associatif à même de permettre l'amélioration progressive de la prise en charge des patients. Le professeur Mahfouf n'a pas raté cette occasion pour remettre en cause la "prétendue" opération de dépistage du cancer du sein menée par la Cnas et annoncée en grande pompe par le ministère du Travail."Je n'ai jamais reçu une malade dépistée par la Cnas", témoigne le professeur pour qui cette opération est loin de répondre aux standards d'un dépistage, lequel, dit-il, requiert des étapes bien plus importantes qu'une simple mammographie. Il s'explique : "Le dépistage, ce n'est pas seulement faire une mammographie à une femme. Le plus important, c'est surtout la double lecture qu'exige une mammographie, et par des radiologues expérimentés (...). Cela sans parler du processus d'orientation et de prise en charge de la malade qui doit intervenir juste après le passage d'une mammographie." Par ailleurs, le Pr Mahfouf mise beaucoup sur le futur Plan Cancer dont la mouture finale doit être divulguée vers la fin du mois courant. "Nous souhaitons que le Plan Cancer, auquel ont participé les professionnels de la santé, puisse nous permettre d'avoir une vision plus claire sur la situation de la cancérologie en Algérie." Même son de cloche chez le Pr Kamel Bouzid, chef du service oncologie au CPMC, qui qualifie le Plan Cancer préparé par le professeur Zitouni de "consensuel", ce dernier ayant consulté plusieurs professionnels.F. A.




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