Algérie

dépenses publiques à bout de souffle



Les instituteurs et les professeurs des trois cycles de l'enseignement en charge de la relève générationnelle, hier et avant-hier ont observé une grève dans la continuité cyclique et dans le prolongement du débrayage qualifié d'illimité enclenché depuis le 30 janvier dernier, par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation.Les chiffres sur le suivi de la cessation du travail par les contestataires diffèrent, selon les responsables de l'Education nationale et les porte- paroles des syndicats ; qu'importe, puisque la perturbation des cours est bien réelle. Des parents d'élèves écartelés parce qu'ils estiment être un bien fondé après de rapides consultations de la liste des réclamations suggèreraient que les autorités politiques ont longtemps dévaluées la fonction des enseignants, et que ces derniers n'étant pas exempts de tout reproche, mériteraient à juste titre, une révision de leur statut professionnel et de leur condition sociale, parfois nocive à la qualité de l'enseignement prodigué dans les établissements publics. Sur le revers de l'image de marque des enseignants, ces mêmes parents notent que leurs enfants ne progressent que grâce aux cours particuliers qu'attribuent ces mêmes maîtres contre des honoraires. L'amalgame est vite fait entre ce qui est un droit à juste titre revendiqué par les fonctionnaires et une qualité de l'enseignement obsolète, encore dépendante d'une pédagogie ringarde, qui ne donne que des résultats très discutables, à cause de la primauté de la quantité, des surcharges de matières, sur la compréhension et la maîtrise des sujets. Les réclamations des 5 syndicats sont nombreuses, parmi elles figurent «la révision du statut des travailleurs de l'Education, l'amélioration de la situation sociale des corps communs, puis l'application du décret présidentiel 14/266 ayant un rapport avec les diplômes d'études universitaires appliquées (DEUA), de licences, et la révision de l'arrêté ministériel relatif aux examens professionnels, et la révision de la note éliminatoire dans la matière non essentielle», puis des primes spécifiques, ce qui est négociable de notre point de vue, cependant, lorsque les revendications évoquent l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail, les syndicats entrent dans une autre sphère, autrement plus complexe, et touchant une politique salariale élargie qui n'a pu être mise en place en 2015 à cause des incidences financières que l'Algérie ne possèdait pas. C'est aussi simple que ça. L'article 87 bis de la loi 90-11 d'avril 1990, modifiée et complétée en 1997 relative aux relations de travail, comprend le salaire national minimum garanti qu'avait imposé le FMI à l'Algérie. S'il y a abrogation de cet article pour le personnel de la Fonction publique tout corps inclus, l'impact financier oscillerait entre 8 et 9 milliards de dollars, une somme que les finances publiques ne possèdent pas.


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