Algérie

Dépenses «injustifiées» et surendettement public



Dépenses «injustifiées» et surendettement public
Certains directeurs de divisions, venus sans doute avec l'a- priori que la réunion de l'exécutif, sur le bilan quinquennal de l'assemblée, allait prendre les relents d'une séance d'auto-glorification, ont pris une douche écossaise. Ils s'attendaient à un discours exaltant et sublimant les réalisations du mandat 2012-2017. Au lieu de quoi, ils ont eu droit à un réquisitoire en règle de la part de Boukhatem.Des gestionnaires de services techniques ont passé une sale journée, avant-hier lundi, au cabinet du maire. Aux nombreuses lacunes injustifiées et injustifiables dans leur gestion, ils ont ajouté une légèreté dans le style et la teneur de leurs réponses. Dérouté par les refrains, les faux-fuyants et les à-peu-près, des uns et des autres, le maire a décidé de changer la méthode. «Rendez-vous dans cinq jours, ici-même. Vous allez passer un à un et non pas tous à la fois. Avec chacun, on mettra le temps qu'il faudra, jusqu'à mettre les points sur les i. Tout sera enregistré, en son et sur papier, pour qu'il y ait point de paroles en l'air. Préparez-vous ». Surtout, c'était à cause de certaines dépenses qu'il a jugées excessives, voire inutiles, dont il n'avait pas été avisé ni informé à posteriori, et pour lesquelles il n'a pas trouvé réponse (convaincante) auprès des directeurs de divisions concernés, que le président de l'APC a fini par perdre patience. Il en est de même pour la gestion des secteurs urbains, où, là-aussi, des faits de surconsommation et de gaspillage ont été mis à nu, par le délégué aux finances mandaté par le maire. « Qui les autorise-t-il à s'engager ' », s'interroge Boukhatem, visiblement décontenancé. « Ils s'engagent sur la base de leurs propres budgets de fonctionnement », réplique le secrétaire général de la commune, en expliquant que « cela fait partie de la gestion quotidienne de ces délégations communales ». Une gestion quotidienne qui a, cependant, noyé la municipalité dans les dettes jusqu'au cou, avec entre autres, des « petites » dépenses, ça et là, dont elle se serait passée volontiers, qui ont fini par faire boule de neige, au bout du compte.Qui a avalisé certains engagements financiers 'Les exemples de telles dépenses superflues, qui dénotent l'esprit dépensier compulsif et le sens budgétivore de certains parmi les gestionnaires municipaux, qu'ils soient directeurs de divisions techniques ou d'arrondissements, au moment où il est demandé aux collectivités de ne manger qu'à leur faim, sont légion, à entendre le délégué aux finances, qui en citait des cas, tantôt explicitement, tantôt à demi-mot, au gré des chapitres. La question du surendettement de la commune -c'est le cas de le dire- s'est érigée en thème de débat à l'ordre du jour du conseil de l'exécutif après que plusieurs intervenants, parmi les directeurs de divisions, ont fait part, lors du débriefing, de dettes cumulées auxquelles ils font face et qui les mettent sous pression, tant vis-à-vis de leurs contractants (notamment des fournisseurs) que par rapport au fonctionnement de leurs structures. Un chiffre, à lui seul, donne un aperçu sur la consistance des dettes publiques qui pèsent sur la commune d'Oran : celle-ci a été contrainte d'honorer des dus d'un montant total de 26 milliards, versé de la trésorerie communale à des créanciers, en exécution de décisions de justice. Et pas besoin de rappeler qu'on paie généralement, beaucoup plus qu'on en doit réellement qu'on y est invité à le faire, par voie d'huissier de justice, avec les dommages et intérêts qui vont avec. Et là, se pose la question de savoir s'il était dans l'intérêt de la commune de laisser des contentieux, sans règlement, jusqu'à se retrouver à les défendre, bon gré mal gré, devant le tribunal administratif, et les perdre finalement, avec, en sus les honoraires d'avocats et les frais de justice sur le dos.26 milliards de dettes rembourses par voie de justiceLe département juridique de la commune ne doit-il pas avoir assez de clairvoyance et de discernement pour conseiller à l'APC d'éviter d'aller vers une affaire «perdue d'avance» et recourir à un arrangement, mauvais soit-il, qui vaut mieux qu'un (bon) procès.Selon le bilan 2012-2016, dressé par la commune, un montant global de 13,3 milliards de DA, issu en majorité de la fiscalité locale et des recettes propres, a été consommé sous forme de charges de gestion-fonctionnement et d'équipement-investissement, par les différentes divisions techniques. Par divisions, la DVC a consommé durant ce quinquennat un total de 3,22 milliards de DA, dont 2,1 pour le fonctionnement et 1,1 pour l'équipement. La DPE, quant à elle, a consommé une enveloppe budgétaire totale de 0,87 milliard de DA, dont 0,5 milliard de DA pour le fonctionnement et 0,38 pour l'équipement. Pour sa part, la DTNM a consommé un total de 2,78 milliard de DA dont 0,78 milliard de DA pour le fonctionnement et 2 milliard de DA pour l'équipement (aménagement et entretien d'établissements scolaires, bâtiments communaux, infrastructures sportives et culturelles, sièges des SU, annexes administratives, réalisation de toilettes publiques, réalisation du nouveau siège de la Radio El-Bahia, aménagement de la station régionale de l'ENTV, aménagement de plusieurs boulevards…). La DUP, de son côté, a consommé un global de 0,67 milliard de DA.Plus de 1.300 milliards consommes, en 5 ans, par les DivisionsLa DMMG a de son côté consommé un total de 0,52 MDA dont 0,16 MDA pour le fonctionnement et 0,52 MDA pour l'équipement (réalisation de terrains combinés et stades-city, aménagement de plusieurs rues, aménagement de l'esplanade de Sidi M'Hamed, crèches, marchés couverts, annexes, réhabilitation de bâtiments communaux…). Un montant total de 3,4 MDA a été, par ailleurs, consommé par la DHA, dont 2,75 MDA pour le fonctionnement et 0,64 pour l'équipement (entretien du parc roulant, concession du ramassage des ordures ménagères, sécurité et vigilance, subventions au profit de l'EPIC Oran Propreté…). Le même bilan énumère d'un autre côté, les opérations à l'actif de la division du Sport qui a consommé un global de 0,68 MDA, celles de la Culture, qui a consommé un total de 0,16 MDA, celles de la DAS, qui a consommé 0,87 MDA, celles de la DAE qui a consomme 0,12 MDA ainsi que celles du secrétariat général de la commune, qui a consommé durant 2012-2016 un montant global de 0,13 MDA.


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