Algérie

Dépenses à tout vent



Dépenses à tout vent

On achête pour en jeter une grande partie dans les poubellesQui dit donc boulimie et hausse dans la consommation durant ce mois de piété dit inévitablement hausse irréfutable des prix.Le mois sacré du Ramadhan est marqué par l'instabilité du marché local ainsi que le déséquilibre total des prix des différents produits alimentaires proposés à la vente.La demande et l'offre qui sont fortes ont paradoxalement un impact négatif sur les tarifs restés en hausse constante depuis les premiers jours du mois sacré. «Chacun vend à sa guise», dira un chaland en quête d'une bonne affaire à réaliser dans le marché référentiel de la rue des Aurès, ex-La Bastille. Un tel constat est de visu perceptible dans le reste des marchés d'Oran. Un tel renversement sans recours de l'équation commerciale est motivé par le changement soudain des habitudes alimentaires de la majeure partie des Algériens.Le marché local prend donc un grand virage à la faveur de la moindre occasion se présentant sans toutefois prendre en compte toutes les règles régissant l'offre, la demande et les prix. Peu importe. Pour peu que la table soit «encombrée» par tous les aliments. C'est ainsi que plusieurs centaines de familles se sont mises à dépenser jusqu'au dernier sou dès les premiers jours du Ramadhan. Plusieurs autres ne trouvent rien de mieux à faire que de s'endetter auprès des commerçants du quartier. Plusieurs dizaines d'autres gagent leurs bijoux dans la banque de la rue Charlemagne contre quelques billets. Pendant le mois sacré, les ménages algériens dépensent toutes leurs économies rien que pour s'alimenter exceptionnellement par rapport au reste de l'année. Pendant ce mois, les Oranais n'hésitent pas à dépenser dans le seul but de consommer des plats à tous les goûts, de toutes les couleurs et ingrédients; de toutes les viandes, du genre moderne ou encore traditionnel de toutes les contrées de l'Algérie et des pays voisins, en particulier les «tajine» marocains. Ils ne peinent pas trop pour préparer des plats succulents. Qui dit donc boulimie et hausse dans la consommation durant ce mois de piété dit inévitablement hausse irréfutablement des prix de tous les...produits garnissant la table du f'tour. L'augmentation des prix des produits alimentaires prend donc des ascensions fulgurantes, d'année en année. Les fruits et légumes, les viandes blanche et rouge, les poissons ont connu une hausse allant de 10 à 30%. La facture des ménages est salée durant le Ramadhan. Plusieurs familles sont en «faillite» après avoir dépensé entièrement le petit salaire encaissé au début du mois. La facture s'élèverait au moins à 40.000 DA, soit plus que le double du Snmg, constituant ainsi les dépenses moyennes d'une petite famille algérienne composée de quatre personnes, le père, la mère et leurs deux enfants. Au final, la totalité de ces mets, même pas en miettes, va droit dans les poubelles et décharges du coin après qu'ils ont été préparés suite à des dépenses de «fortune», dès les premiers jours, toutes les économies mises de côté des mois auparavant en se préparant pour l'arrivée du mois des grandes consommations, le Ramadhan. L'exemple concret d'un tel gaspillage qui se répète annuellement est incontestablement celui du pain. Le mois de piété est, chez plus d'un, une occasion propice pour s'enrichir impitoyablement et un rendez-vous inévitable pour plusieurs milliers de familles, notamment celles aux petits revenus, pour s'appauvrir davantage si ce n'est en s'endettant brutalement cédant à leur...boulimie et leur hargne de bien...manger. Faute d'appareils de contrôle devant réprimer les différentes formes de spéculation, la grande distribution n'hésite pas à augmenter amplement les coûts des denrées et articles alimentaires, en particulier ceux faisant le bonheur de la popote du Ramadhan. Des grossistes, semi-grossistes et des commerçants détaillants, se disculpant en contestant une telle situation qui leur est imputée, profitent de cette aubaine en spéculant tout en revoyant brutalement à la hausse les prix des aliments qu'ils proposent à la vente sans se soucier. «Le marché ainsi que les tarifs appliqués sont libres», dira vaniteusement plus d'un commerçant exerçant dans le marché des Aurès ex-Bastille.




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