Algérie

Dépénaliser les délits de presse



La dépénalisation du délit de presse, la protection de la liberté des journalistes et des entreprises de presse ainsi que l'ouverture du champ audiovisuel' ce sont quelques revendications essentielles contenues dans un mémorandum du Syndicat national des journalistes (SNJ), adressé hier aux candidats à la présidentielle d'avril 2009. Omises ou sautées sciemment dans les programmes de campagne des candidats à la magistrature suprême, les revendications de la corporation des journalistes restent indispensables si l'on veut avancer dans l'édification d'un Etat démocratique respectueux des droits de l'homme. C'est ce message que le SNJ veut, semble-t-il, lancer au gouvernement et aux candidats à travers ce document de neuf pages. Le syndicat attire, d'emblée, l'attention sur les amendements introduits, en avril 2001, dans le code pénal qui prennent encore en otage le journaliste algérien. « Les deux amendements consignés dans les articles 144 bis et 144 bis 01 prévoient des peines d'emprisonnement allant de trois mois à deux années de prison ferme et des amendes (500 000 DA à 2 500 000 DA), dont l'évaluation est arrêtée avec cette arrière-pensée de provoquer tout simplement le dépôt de bilan de l'entreprise médiatique ciblée », rappelle le SNJ, en affirmant que 18 journalistes ont été condamnés en une seule année (2004-2005) en vertu de ces amendements à des peines d'emprisonnement pour diffamation.Soulignant la contradiction entre le contenu du code de l'information de 1990 et les amendements du code pénal, le SNJ affirme qu'« il y a là une volonté d'entraver l'exercice libre de la profession de journaliste et d'empêcher toute expression libre ainsi que l'émergence d'un réel débat démocratique ». Rappelant également l'existence d'une charte de l'éthique et de la déontologie des journalistes algériens, le document interpelle les candidats à mettre en place un conseil supérieur à l'information et une sous-commission chargée de délivrer la carte nationale de presse. Revenant sur la liberté de la presse, le syndicat insiste sur le droit des journalistes d'accéder aux sources d'information et leur protection de toute pression émanant du pouvoir politique ou du pouvoir financier. Le SNJ se lève, dans ce sens, contre la censure et l'autocensure dont souffrent aujourd'hui les journalistes algériens.Cela avant d'appeler à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes et à la garantie de leur indépendance économique. Ce faisant, le syndicat dénonce l'usage fait du fonds d'aide à la presse. Doté de 79 millions de dinars, ce fonds ne bénéficie, selon la même source, qu'aux entreprises. « Ce fonds peut, à titre d'exemple, servir à faciliter aux membres de la corporation qui y ouvrent droit l'acquisition d'un logement, la prise en charge des cas extrêmes de précarité (journalistes au chômage temporaire, soins coûteux') », soutient le SNJ. Dans le même mémorandum, le syndicat interroge également les candidats à la présidentielle sur leurs intentions concernant l'ouverture du champ audiovisuel, la levée du monopole de l'Etat sur la publicité et la résolution des problèmes de l'impression et de la distribution de la presse.


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