Algérie

Dépasser les fausses certitudes



Je suis vraiment désolé que mes propos sur le Covid-19 aient pu choquer certains. Ceci étant, je n'ai jamais écrit que la vaccination n'était pas bénéfique. Et ceux qui veulent me convaincre de son utilité tapent à la mauvaise porte. Quand le taux de vaccination des instituteurs et professeurs tourne autour de 8%, c'est en direction du personnel enseignant qu'il faut agir en priorité. Une question à creuser : ce milieu est celui des gens instruits qui forment les générations. Est-il normal qu'il affiche une telle opposition à la vaccination ' Si nous n'arrivons pas à convaincre les lettrés et les cadres, inutile de s'attendre à l'approbation des analphabètes et les milieux défavorisés.Ces réactions inattendues s'expliquent peut-être par le fait que la vaccination n'a pas atteint l'immunité promise dans les pays qui ont dépassé les 70% de vaccinés.
Les politiques et les scientifiques ont tout dit et nous les avons écoutés. Toutes leurs instructions ont été appliquées sur le terrain. La presse a tout fait pour vulgariser, expliquer, commenter ces mesures. Mais elle ne doit pas se limiter simplement à répercuter les décisions des uns et des autres ; elle a le devoir de sonder les chiffres et de s'inquiéter quand elle voit que les choses n'avancent pas dans le sens souhaité. À ce titre, je pense que la culpabilisation des non-vaccinés ne résoudra rien. Tout le monde se fera vacciner le jour où le vaccin fera réellement reculer le nombre des cas. Pour le commun des mortels, c'est la seule référence, la seule preuve de l'efficacité des doses qui en sont à la troisième et qui peuvent aller à la quatrième, cinquième, etc.
Le triptyque distanciation sociale-confinement-vaccin n'a pas mis fin à la pandémie. Il l'a peut-être empêchée d'être plus mortelle, mais, en ce mois de janvier 2022 où nous enregistrons des records jamais atteints, on ne peut pas dire que ces mesures ont été radicales. Chez nous, tout a été fait pour circonscrire les effets de la pandémie et l'Algérie n'a pas connu la catastrophe sanitaire annoncée par les oiseaux de mauvais augure. Mais le moment est venu d'aller vers des solutions complémentaires intelligentes, originales, efficientes et surtout moins périlleuses pour l'économie et les équilibres sociaux.
Nous devons nous adapter à ce monde nouveau qui prend forme devant nous. Nous isoler à nouveau ne servira qu'à nous appauvrir et à nous tuer plus lentement. Si beaucoup de ménages en sont aujourd'hui réduits à stocker huile, sucre et autres produits pour les revendre sur le marché noir, c'est peut-être parce que l'arrêt de toute activité durant les confinements les a privés de ressources financières. On n'a pas encore mesuré les dégâts indénombrables de ces longs chômages forcés imposés à des millions d'Algériens.
M. F.


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