Dépassements

Certains d'entre eux seront fermés aujourd'hui quant pour les autres les classes recevront les élèves pour le deuxième jour de la semaine. Les établissements scolaires en Kabylie sont de fait fermés en ce jour de Yennayer, et premier jour du calendrier berbère. Enseignants et élèves resteront chez eux, avec la bénédiction des responsables de ces écoles qui paraphent au ministère de l'Education nationale, donc obéissant aux lois régissant les établissements scolaires à travers le territoire national et non par région. Une dérive sur laquelle ce même ministère ferme les yeux, comme c'est le cas des pouvoirs publics qui adoptent la politique de l'autruche en paraissant ignorer de tels dépassements qui sont commis depuis quelques années déjà. Ne pouvant pousser à la fermeture des entreprises dans ces régions en cette journée, certaines parties incitent les employés à ne pas se rendre à leur travail et c'est ce qui se fait depuis au moins deux années. Voilà une bien belle manière de réduire le rendement de ces entreprises et de ces unités, en raison de l'absence de nombreux travailleurs qui, la conscience tranquille, manquent à leur poste. La question ici n'est pas de s'interroger si le jour de Yennayer, plus exactement du nouvel an berbère doit être décrété ou non journée chômée et payée ?même si cela fait partie d'une culture millénaire appartenant à tous les Algériens, ce qui doit donner aux pouvoirs publics à y penser? mais de cette propension d'un certain nombre d'Algériens à décréter eux-mêmes une journée fériée. Il serait d'ailleurs intéressant de savoir par quelle grâce elle est chômée et payée, parce qu'elle est certainement rétribuée sinon le fait de déserter son poste de travail en «écopant» d'un retrait sur salaire n'intéresserait pratiquement personne. Alors que la réponse à la revendication de faire de cette journée une fête légale donc fériée officiellement pour l'ensemble des Algériens se fait attendre, on porte des ?illères pour ignorer une aberration que certains perpétuent allègrement chaque année dans les communes de Kabylie, celles-ci se départissant ainsi et se retranchant dans une acception tacite qui semble admettre cette déviation. Sinon comment expliquer que la journée soit fériée pour des élèves et des travailleurs et ne le soit pas pour d'autres ' Comment, surtout, peut-on accepter une telle «décision» et admettre qu'elle soit appliquée sur une partie du territoire national, comme un pied-de-nez aux lois de la République ' Tergiverser autour d'une revendication pour ensuite laisser place à des dépassements quant aux respects des lois est incompréhensible. Aujourd'hui des élèves ont congé alors que ce n'est pas le cas pour d'autres. Aujourd'hui, c'est férié pour des travailleurs et pas pour d'autres !R. M.