Algérie

Dépassant le cap historique des 1 000 milliards de dollars à Wall Street : Apple marque l'histoire



Apple a marqué l'Histoire de Wall Street jeudi en devenant la première entreprise privée au monde à franchir le cap des 1.000 milliards de dollars en Bourse, une étape couronnant plusieurs décennies de produits qui ont révolutionné notre rapport à la technologie.
Mac, iPod, iPad, iPhone, le groupe né dans un garage en 1976 fait désormais partie du quotidien, la pomme représentant la marque ayant imprimé son empreinte sur la culture populaire. Ce succès se matérialise par des performances record trimestre après trimestre. En Bourse, le titre s'envole. L'action Apple a atteint jeudi vers 15H50 GMT le prix de 207,05 dollars. A ce prix, la capitalisation boursière du groupe a atteint 1.000 milliards de dollars. C'est une première pour une société privée. L'entreprise publique PetroChina avait brièvement franchi ce seuil des 1.000 milliards en 2007 lors de son introduction en Bourse mais était vite redescendue. "Apple est une entreprise extraordinaire", résumait récemment Bill Gates lui-même, patron d'un autre mastodonte historique de la "tech", et grand rival d'Apple, Microsoft. Qui vaut 818 milliards de dollars à Wall Street. "Les géants technologiques font (tous) de très très gros bénéfices en ce moment, mais Apple en (engrange) l'essentiel", ajoutait-il sur la chaîne CNBC. Après avoir frôlé la faillite dans les années 1990, le groupe a su se réinventer sous la houlette de son ancien patron-fondateur, le charismatique Steve Jobs, décédé en 2011. A l'époque, le groupe ne valait "que" 350 milliards de dollars. Avec ses produits considérés par beaucoup comme novateurs voire révolutionnaires, Apple a aussi bouleversé notre rapport à la technologie, en proposant de nouvelles façons d'écouter de la musique, de surfer partout sur internet ou même ... de surveiller sa ligne grâce à sa montre connectée.

Amazon en embuscade
Même si techniquement le seuil des 1.000 milliards de dollars n'est pas vraiment significatif, les courtiers de Wall Street affectionnent le symbole que représentent les chiffres ronds. "La barre des 1.000 milliards est surtout psychologique en envoyant au marché un message de croissance et d'importance", remarque Howard Silverblatt, spécialiste des indices pour S&P Dow Jones Indices. Dans la salle de marchés de la banque LBBW à New York, "il n'y a pas eu d'excitation particulière", a observé Karl Haeling, spécialiste des marchés pour l'établissement. "Que l'entreprise vaille 990 milliards ou 1.000 milliards de dollars en Bourse, cela ne change pas grand-chose pour les investisseurs", souligne-t-il. "C'est surtout la preuve de l'importance qu'a pris Apple" dans l'économie américaine. Désormais dirigé par Tim Cook, le groupe californien a encore manifesté cette semaine sa santé insolente à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels. Les chiffres donnent le tournis : plus de 90 millions d'iPhone vendus depuis le début de l'année, 53,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires trimestriel pour un bénéfice net de 11,5 milliards. Porté par son propre succès et par l'engouement pour la high tech à Wall Street, le titre d'Apple a bondi de plus de 20% en Bourse depuis le début de l'année. Assis sur de colossales réserves d'espèces, l'entreprise californienne a aussi procédé ces dernières années à de nombreux rachats d'actions, dopant automatiquement la valeur du titre.
Les analystes s'inquiètent parfois de voir la marque à la pomme ne pas sortir de nouveau produit aussi marquant que l'iPhone, sorti en 2007. Et régulièrement, les marchés boursiers bruissent de rumeurs sur une baisse possible des ventes d'iPhone, qui représente plus de la moitié de son chiffre d'affaires. Pour Benedict Evans, du fonds d'investissement Andreessen Horowitz et expert reconnu du secteur technologique, c'est justement cette capacité à ne pas faire ce qui est attendu qui constitue le plus d'Apple. "La tendance qu'ont beaucoup de gens dans la 'tech' de présumer qu'un produit Apple va connaître un échec parce que (l'entreprise) fait des choix qu'ils n'auraient pas faits est l'un de (ses) plus gros avantages compétitifs", dit-il sur Twitter. Incursion dans le "cloud", l'informatique dématérialisée, lunettes connectées ou voitures autonomes' Les spéculations sur l'avenir du groupe vont bon train.
Plusieurs entreprises sont en tout cas en embuscade pour ravir à Apple sa première place à Wall Street. A commencer par Amazon, le géant du commerce en ligne et du "cloud", qui vaut actuellement environ 880 milliards de dollars en Bourse après s'y être apprécié de plus de 50% depuis le début de l'année, et semble étendre chaque jour ses tentacules sur un nouveau pan de l'économie.

Guerre commerciale
Les marchés étaient attentifs à tout signe de faiblesse, que ce soit à propos des iPhone ou de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, dont la firme de Cupertino (ouest) est très dépendante. Outre un chiffre d'affaires de plus de 9,5 milliards de dollars réalisé dans ce pays (+19% sur un an), Apple y fait assembler la plupart de ses appareils. Interrogé par des analystes, le patron Tim Cook s'est voulu rassurant, notant en particulier que ses produits étaient épargnés par les nouvelles taxes douanières. La crainte est que ces tarifs "apparaissent comme des taxes sur le consommateur" et "aboutissent à un ralentissement économique", a indiqué M. Cook. "Ceci étant dit, nous sommes optimistes sur le fait que cela se règle. Il y a une interdépendance entre les Etats-Unis et la Chine, impossible d'y échapper et elle (leur) sert aussi à se rapprocher: l'un ne prospère que si l'autre (prospère) aussi", a-t-il continué. Avec ces résultats, "Apple a enfin fourni aux marchés et aux investisseurs de la +tech+ de bonnes nouvelles", a commenté l'analyste Daniel Ives de GBH Insights, notant aussi des prévisions meilleures qu'anticipé jusqu'ici par les marchés, Apple prévoyant notamment un chiffre d'affaires situé entre 60 et 62 milliards de dollars pour le quatrième trimestre, le dernier de son exercice décalé. Le secteur technologique a été malmené en Bourse ces derniers jours, dans le sillage des résultats décevants de Facebook puis de Twitter publiés la semaine dernière, avant de se reprendre mardi.
Tim Cook a évoqué pour son groupe le "meilleur troisième trimestre" de son histoire, aidé par de "solides ventes d'iPhone, des services" et des "produits autres" que les iPhone, iPad et ordinateurs, à savoir notamment les écouteurs, le boîtier Apple TV, l'enceinte connectée HomePod ou la montre AppleWatch, qui ont rapporté 3,74 milliards de dollars de chiffre d'affaires (+37%). Les "services" (iTunes Store, Apple Music, Apple Pay...) ont enregistré une progression de 31%, à 9,6 milliards de dollars.

Marché saturé
Les résultats d'Apple ont toutefois montré une nouvelle fois combien le groupe dépendait encore financièrement de l'iPhone, qui a encore représenté plus de 56% du chiffre total du groupe. Apple devrait dévoiler le nouveau-né de la gamme à la rentrée.
Selon une étude du cabinet spécialisé IDC parue mardi, le fabricant chinois Huawei a vendu plus de Smartphones qu'Apple au en avril-mai-juin, lui prenant ainsi la deuxième place du podium, dans un marché en léger repli, largement saturé.
Sur ces trois mois, Samsung a vendu 71,5 millions de téléphones, soit une part de marché de 20,9%, suivi par Huawei avec 54,2 millions d'unités et une part de marché de 15,8%, devançant désormais Apple et ses 41,3 millions d'iPhone vendus, pour une part de marché de 12,1%, selon les calculs d'International Data Corporation.
Sur cette période, le bénéfice net total d'Apple a progressé de plus de 30% à 11,5 milliards de dollars. Rapporté par action, référence en Amérique du Nord, le bénéfice ressort à 2,34 dollars, davantage que prévu. Le chiffre d'affaires est également meilleur qu'anticipé, à 53,27 milliards de dollars (+17%).

iPhone plus chers
Le groupe informatique Apple a publié mardi un bénéfice net trimestriel en hausse de plus de 30% à 11,5 milliards de dollars, aidé en particulier par une hausse du prix de vente des iPhone.
Rapporté par action, référence en Amérique du nord, le bénéfice ressort à 2,34 dollars, plus que prévu par les marchés, qui tablaient sur 2,18 dollars tandis que le chiffre d'affaires est aussi meilleur que prévu, à 53,27 milliards de dollars (+17%).
Les ventes d'iPhone, très observées, se sont révélées en revanche un peu en-dessous des anticipations, avec 41,3 millions d'unités écoulées (+1%) mais Apple a fait plus que compenser avec une hausse des prix de vente, permettant au chiffre d'affaires tiré des smartphones de croître de 20% pour atteindre 29,9 milliards de dollars.
Cela est dû notamment à la sortie en 2017 de l'iPhone 8 et surtout de l'iPhone X, dont le prix de vente démarre aux Etats-Unis à près de 1.000 dollars.
Le P-DG du groupe Tim Cook a évoqué dans le communiqué de résultats, le "meilleur troisième trimestre" d'Apple, aidé par de "solides ventes d'iPhone, des services et des objets connectés".

Du garage aux 1 000 milliards
Depuis ses modestes débuts dans un garage de la Silicon Valley il y a plus de quarante ans, Apple a frôlé la faillite mais a franchi jeudi le cap symbolique des 1.000 milliards de dollars de valeur boursière.
En voici les dates les plus marquantes.

- Avril 1976 : Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne créent Apple Computer pour vendre un modèle éponyme d'ordinateur construit par Steve Wozniak.

- Décembre 1980: Apple fait ses premiers pas en Bourse au prix de 22 dollars l'action.

- Janvier 1984: Apple lance son premier ordinateur Macintosh avec un spot publicitaire baptisé "1984" réalisé par le célèbre metteur en scène Ridley Scott ("Alien", "Blade Runner", etc) présentant l'appareil comme l'antithèse du monde informatique du "Big Brother" du roman de George Orwell.

Cet ordinateur de bureau rapidement surnommé +Mac+ présentait deux innovations marquantes: la souris, ainsi que les icônes sur lesquelles on pouvait cliquer, rendant ainsi l'informatique accessible au grand public, et préfigurant déjà les icônes qui seront des années plus tard la marque de fabrique des smartphones.

- Septembre 1985: Steve Jobs, connu pour son caractère difficile, quitte Apple après une lutte de pouvoir avec le directeur général John Sculley. Steve Wozniak quitte également l'entreprise.

- Années 1990: la concurrence de Windows, système d'exploitation de Microsoft et plusieurs échecs commerciaux, mettent le groupe en difficultés financières. Il procède à des suppressions d'emploi et remanie l'équipe dirigeante.

- Septembre 1997: l'action Apple chute à un plus bas historique, autour de 7 dollars alors que le groupe accumule d'énormes pertes. Steve Jobs reprend les rênes au moment où l'entreprise frôle la faillite. Microsoft aide Apple à survivre en investissant 150 millions de dollars.

- Août 1998: Apple lance l'iMac, ordinateur coloré tout-en-un, sans unité centrale, composé d'un écran, d'une souris et d'un clavier.

- Octobre 2001: Apple dévoile le lecteur mp3 iPod et ouvre ses premières boutiques en dur, les Apple Store.

- Avril 2003: ouverture de la boutique en ligne iTunes Store, où l'on peut acheter des contenus numériques, au prix minimum de 99 cents par chanson, transférables sur l'iPod.

- Juin 2007: lancement de l'iPhone, considéré depuis comme une révolution dans la téléphonie mobile. Le nom du groupe devient Apple seulement, après suppression du mot "computer" (ordinateur), les activités de l'entreprise dépassant largement le monde des ordinateurs.

- Juillet 2008: ouverture de la boutique virtuelle d'applications pour iPhone, l'App Store.

- Janvier 2010: présentation de la tablette iPad.

- Octobre 2011: Steve Jobs décède d'un cancer du pancréas, peu après avoir passé les rênes à Tim Cook.

- Avril 2012: la capitalisation boursière d'Apple dépasse les 600 milliards de dollars.

- Septembre 2014: lancement de l'Apple Watch, une montre connectée qui se synchronise avec l'iPhone.

- Juin 2015: le service de streaming musical sur abonnement Apple Music est lancé.

- Janvier 2016: Apple annonce avoir vendu plus d'un milliard d'iphone dans le monde.

- Mai 2016: Apple investit un milliard de dollars dans le service de réservation de voitures avec chauffeur Didi Chuxing, surnommé le Uber chinois.

- Juin 2017: annonce d'une enceinte connectée HomePod, activée par commande vocale via l'assistant virtuel Siri déjà présent dans les iPhone et les iPad. Le HomePod sort début 2018, plusieurs semaines plus tard que prévu.

- Novembre 2017: mise en vente l'iPhone X, marquant les dix ans du smartphone, vendu à partir de 999 dollars aux Etats-Unis.

- Juillet 2018: Apple franchit la barre symbolique des 1.000 milliards de dollars en Bourse, première entreprise privée à franchir ce cap


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)