Algérie

Départ de Belkhadem ou du gouvernement ?



Chez nous, l'adage prônant «qu'iln'y a pas de fumée sans feu» est admis comme vérité démontrée. Partant, il asuffi que circulent des rumeurs présentant comme acquis et imminent unremaniement ministériel, pour que fassent flores, analyses, commentaires etspéculations sur une décision politique qu'aucune source officielle n'a créditéou donné pour possible. Le ministre de la Communication et porte-parole dugouvernement a bien essayé de couper court à ces rumeurs en les infirmantcatégoriquement. Peine perdue car, elles perdurent et persistent, au point quel'opinion publique ne doute plus de ce qu'elles véhiculent, mais en est àattendre la confirmation. Il est vrai aussi que l'opinion publique s'est laissée aller àcroire ses rumeurs parce qu'elles font état d'un changement que la majorité descitoyens appelle de ses voeux, tant elle tient pour calamiteux l'actuelexécutif gouvernemental dont la reconduction après le départ d'Ouyahia de lachefferie gouvernementale a d'ailleurs fait l'objet de féroces appréciations. Il ne fait aucun doute que les citoyens approuveraient un éventuelchangement d'exécutif, mais à la condition qu'il ne se limite pas à dureplâtrage, ou au sacrifice de quelques boucs émissaires, à une faillitecollective. Or, c'est exactement cette dernière solution que des lobbyvoudraient voir se réaliser, ce pourquoi ils focalisent leur critiques non passur le gouvernement dans son ensemble, mais uniquement sur quelques ministres dontle premier d'entre eux, dont les visions et les prises de positions sont àcontre-courant de celles qu'ils défendent. Si un remaniement doit intervenirqui verrait le départ de Belkhadem de la primature, il faudra tout de mêmereconnaître à ce dernier d'avoir anticipé l'échec d'une équipe, dont il a prisla précaution de demander à qui de droit le changement aussitôt sa nominationintervenue. Dans la forme de gouvernance en vigueur dans notre pays, les Chefsde gouvernement ne sont plus d'efficaces fusibles protégeant, quand c'estnécessaire, l'institution présidentielle et celui qui en a la charge. Celaaussi, Belkhadem l'a clairement pressenti en refusant le qualificatif de Chefdu gouvernement pour se contenter de celui de «coordinateur de l'exécutif». Iln'est pas aisé dans ces conditions, pour le président, de remercier le seulBelkhadem au motif de l'échec d'une équipe gouvernementale dont celui-ci apréalablement sollicité en vain le renouvellement, et qui de fait, s'estretrouvé confronté à l'hostilité ouverte et au refus de travailler avec lui dela plupart de ses membres. Pour ce qu'il est censé incarner idéologiquement,ses idées et ses convictions, il est normal que Belkhadem fasse l'objet de tirscroisés de la part de ceux qui les abhorrent. Mais de là à accréditer que sondépart de la chefferie du gouvernement est la réponse au problème de lamauvaise gouvernance qui mine le pays et hypothèque son avenir, équivaut àtromper son monde sur la véritable nature du mal dont souffre le pouvoir enplace qui n'est d'ailleurs ni à la chefferie du gouvernement, ni dans lesministères. Les citoyens ne se trompent d'ailleurs pas dans ces circonstancesquand s'opèrent des changements à la tête de l'exécutif et le font savoir enironisant sur le «changement dans la continuité».


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