La gestion de cette commune de 35 000 habitants est suspendue depuis 7 mois en raison d'un mouvement de protestation menépar une coordination de comités de village.Les représentants de la coordination des comités de village de la commune d'Azazga, qui mènent un mouvement de protestation depuis septembre dernier contre l'APC, ont été contactés hier par les autorités locales les invitant à rencontrer le ministre de l'Intérieur, Tayeb Bélaïz, à l'occasion de sa visite prévue aujourd'hui dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est, pourrait-on dire, une occasion qui ne se renouvèlera pas pour trouver une issue à la grave crise dans laquelle est plongée l'assemblée communale d'Azazga.Des initiatives avaient été tentées, à distance, par l'administration de wilaya dans l'espoir de désamorcer ce mouvement de protestation sans précédent dans la région, puisque la revendication première des comités de village est la dissolution de l'assemblée communale issue des élections locales de novembre 2012. La coordination des villages rétorque que les «négociations» n'ont pas abouti puisque la démarche de l'administration de wilaya s'est limitée à l'envoi d'émissaires.Aujourd'hui, c'est le premier responsable des collectivités locales qui sera présent à Tizi Ouzou et il n'y a aucune raison objective, sauf changement de programme extraordinaire et «irrationnel», que le dossier d'Azazga ne soit pas mis sur la table, au sens propre du terme. L'invitation des délégués de la coordination des comités de village à assister à cette visite ministérielle affiche une claire volonté, du côté du gouvernement, de dépasser cette crise devant laquelle la wilaya et l'APW se sont montrées inopérantes.Même s'il existe 21 communes bloquées au niveau national, comme révélé récemment par le même ministre de l'Intérieur devant le Conseil de la Nation, il faudra bien commencer par traiter les situations l'une après l'autre. Ce dossier ne peut pas être réduit à un pourcentage minime par rapport aux 1541 communes que compte le pays, puisque chaque collectivité représente des dizaines de milliers d'habitants. Il est vital de redémarrer la machine du développement au profit des populations et éviter les reversements de budgets au Trésor public à chaque fin d'exercice.Les situations sont complexes et leur origine remonte bien souvent à la période préélectorale. Le vide politique avait conduit dans nombre de cas à une abstention des électeurs le jour du vote, favorisant une «sortie des urnes» en décalage avec la société, et la mise en place d'exécutifs gardant une vague idée des engagements vis-à-vis des citoyens. Les salles de délibérations étaient déjà fermées au public, elles sont sur le point d'être supprimées. Il arrive alors que la vie communale soit réduite à un face à face entre le maire et le chef de daïra, lequel est beaucoup plus «super P/APC» que représentant du wali.Exaspéré, le citoyen ne sera reçu ni par l'élu ni par le commis de l'Etat. Seule la rue l'accueillera. Si nombre d'élus se sont effacés de la scène au lendemain de leur élection, la «rue» révélera des simples citoyens dotés d'un pouvoir de mobilisation et d'ouverture sur la société impressionnants. Leur place n'est pas dans les prisons ou les commissariats, mais face aux autorités en charge du destin de la collectivité.
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Posté Le : 13/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : D T
Source : www.elwatan.com