Algérie

Dénonçant un verdict "trop clément " : Des dizaines de milliers d'égyptiens dans la rue



La grande place Tahrir dans le centre du Caire était toujours occupée, hier matin, par plusieurs milliers de manifestants protestant contre l'acquittement de six ex-hauts responsables de la sécurité dans le cadre du procès de Hosni Moubarak, lui-même condamné à la perpétuité. Une partie d'entre eux a dormi sous des tentes ou à même le sol, après que quelque 20 000 personnes se sont rassemblées la veille et jusque tard dans la nuit sur cette place. "Soit nous obtenons justice pour nos martyrs, soit nous allons mourir comme eux", scandait la foule rassemblée sur la place Tahrir. Les manifestants du Caire ont été rejoints par le candidat des Frères musulmans à la présidentielle, Mohammed Morsi, qui affrontera le dernier Premier ministre de l'ancien président, Ahmad Chafiq, au second tour les 16 et 17 juin. Il a estimé que les protestataires devaient exiger une élection libre et le transfert du pouvoir par l'armée, et appelé le peuple égyptien à poursuivre sa "révolution". Entouré de militants qui lui ont ouvert un passage au milieu de la foule, il est rapidement reparti. On dénombrait également de 4 000 à 5 000 manifestants à Alexandrie (nord), et 1500 à Ismaïliya, sur le canal de Suez. Des manifestations ont aussi eu lieu à Suez, à l'est du Caire, et à Port-Saïd (nord-est) d'après des témoins. Certains jugent le verdict trop clément et réclament la pendaison de Hosni Moubarak, tandis que d'autres craignent que l'acquittement des six anciens responsables de la sécurité ne soit synonyme d'impunité pour la police, accusée de violations systématiques des droits de l'Homme. Jugé depuis le 3 août 2011, Hosni Moubarak, au pouvoir pendant presque 30 ans, est le premier des dirigeants emportés par le Printemps arabe à comparaître en personne. Pas moins de 5 000 policiers et 2 000 soldats ont été déployés pour assurer la sécurité du procès. Le verdict intervient entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Mohmamed Morsi promet de rejuger Moubarak s'il sera élu
Le candidat des Frères musulman à la présidentielle s'est joint dans la soirée d'avant-hier aux manifestants protestants contre le verdict qu'il a qualifié lui-même de "farce" .Mohammed Morsi a affirmé dans une déclaration que l'ancien président doit être rejugé. Celui-ci a promis que s'il serait élu, il ferait en sorte que son prédécesseur reste en prison. "Il n'est pas possible de libérer Moubarak", a-t-il déclaré "Le ministère public ne s'est pas totalement acquitté de son devoir dans la collecte des preuves adéquates pour condamner l'accusé pour avoir tué des manifestants", a ajouté Yasser Ali, porte-parole officiel de Mohammed Morsi La puissante confrérie islamiste a appelé à manifester en masse contre l'acquittement de six anciens hauts responsables de la police. "Si les chefs de la police sont innocents, alors qui a tué les manifestants ' ", s'est interrogé un haut responsable des Frères, Mahmoud Ghozla.
Le Parquet égyptien va faire appel après le procès Moubarak
Le procureur général égyptien va faire appel des verdicts rendus avant-hier, dans le procès du président déchu Hosni Moubarak, qui ont provoqué une vague de protestations, a-t-on appris hier, de source judiciaire. Le procureur a ordonné d'entamer les procédures d'appel, a-t-on appris auprès des services du Parquet.
Cette source n'a toutefois pas précisé si ces appels visaient toutes les décisions rendues samedi, ou seulement les acquittements. M. Moubarak a été condamné à la prison à vie, de même que son ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, mais six anciens hauts responsables de sa police ont été acquittés. Tous étaient poursuivis pour la répression de la révolte contre le régime au début de l'année 2011, qui a fait officiellement environ 850 morts. Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, poursuivis pour corruption, n'ont quant à eux pas été condamnés, le tribunal ayant fait valoir que les faits reprochés étaient couverts par la prescription.
Des locaux du candidat Ahmad Chafiq attaqués
Des locaux du candidat à la présidentielle égyptienne Ahmad Chafiq ont été attaqués dans la nuit de samedi à dimanche dans deux villes de province, a indiqué un responsable des services de sécurité. Le QG de campagne de M. Chafiq au Caire avait déjà été attaqué lundi dernier. Ces nouveaux incidents interviennent après l'annonce de la condamnation du président déchu Hosni Moubarak à la prison à vie et de l'acquittement de six ex-hauts responsables de la sécurité, ce qui a poussé des milliers d'Egyptiens en colère dans la rue à travers le pays. Un groupe d'inconnus a envahi le QG de campagne de M. Chafiq à Fayyoum, au sud du Caire, avant d'y mettre le feu, a affirmé le responsable de la sécurité sous le couvert de l'anonymat. A Hourghada, sur la mer Rouge, les locaux ont été saccagés et les vitres brisées. L'incendie à Fayyoum a été maîtrisé et le calme était revenu autour des deux bâtiments dans les deux villes, selon la même source. M. Chafiq doit affronter le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi lors du second tour les 16 et 17 juin. L'ancien Premier ministre est contesté par les mouvements de jeunes pro-démocratie qui ont lancé la révolte contre Hosni Moubarak l'an dernier, l'accusant d'être l'homme des militaires qui dirigent le pays depuis la chute de l'ex-président et le voient comme un symbole de l'ancien régime.




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