Algérie

Denis Fadda. Universitaire : «La reconnaissance de Camus ne pouvait attendre plus» France-actu : les autres articles



Denis Fadda. Universitaire : «La reconnaissance de Camus ne pouvait attendre plus» France-actu : les autres articles
Une plaque dans la maison natale d'Albert Camus, l'événement était attendu depuis longtemps.
La semaine dernière, le wali d'El Tarf et l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, ont fait ce geste honorifique à Dréan (ex-Mondovi, près d'Annaba). Denis Fadda, universitaire à Perpignan, en rêvait. Natif d'Annaba, issu de plusieurs générations de Bônois, tant du côté maternel que paternel, ses ancêtres ont notamment contribué à la construction du port de la ville. Son père, André Fadda, comme son grand oncle, le docteur Jean Bulliod («le médecin des pauvres» comme on l'appelait) ont été maires de Bône. Il nous donne son sentiment sur l'honneur fait à Camus .
-Que pensez-vous de ce geste soutenu par la France et l'Algérie '
Il s'agit là d'un geste qui a une grande signification. L'Algérie reconnaît un de ses enfants les plus aimants. L'attachement de Camus à sa terre est immense ; toute son 'uvre en est imprégnée. C'est aussi la reconnaissance d'un des plus grands écrivains, d'un des plus grands philosophes de notre temps (Camus est aujourd'hui, dans le monde, l'auteur le plus étudié, ndlr). C'est, enfin, la reconnaissance, par les deux pays, que Camus était et continue d'être un pont entre les deux rives.
-Qu'est-ce que cela change pour la reconnaissance de Camus en cette année du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre '
Cette reconnaissance ne pouvait pas attendre plus. Heureusement, elle a eu lieu et c'est cela l'important. Voilà plusieurs années que nous l'attendions et que nous voulions que la maison dans laquelle il a vécu sa première enfance fut sauvée. Nous avions espéré ce geste à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, en 2010. J'espère que le petit musée que nous souhaitons verra le jour pour le centième anniversaire de sa naissance, en 2013, et que cet anniversaire sera l'occasion d'hommages et de rencontres dignes de l'homme de paix qu'il était.
-Pour vous, en tant qu'ancien de la région natale de Camus, en quoi a-t-elle compté dans l''uvre de l'écrivain '
Le Premier homme s'ouvre sur l'arrivée de la famille Camus à Annaba (Bône à cette époque). Camus nous raconte sa naissance précipitée à Mondovi (Dréan). Lorsque le médecin est arrivé, cette naissance avait déjà eu lieu, ce sont des femmes du village qui ont fait accoucher sa mère. Quel accueil ! En quelque sorte, Camus est arrivé à Mondovi / Dréan pour y naître... n'est-ce pas merveilleux ' Peut-être Camus a-t-il été frappé par les conditions de cette naissance. Au moment de sa mort, il avait dans son cartable, avec lui, le manuscrit de cet ouvrage inachevé et qui prévoyait d'être beaucoup plus volumineux que le texte que nous connaissons. J'ajouterais que Camus est né à quelques kilomètres d'Hippone, la ville de Saint Augustin. Est-ce un hasard s'il s'est tant intéressé, dès l'université, à cet esprit universel ' C'est, en tout cas, une chance immense pour la région d'Annaba d'avoir eu pour «enfants» deux des très grands esprits de l'histoire de l'humanité. Et on peut rêver de voir créer un jour à Annaba un centre international de rencontres consacré à la littérature et à la philosophie qui associerait leurs deux noms. Ce serait d'un apport considérable pour la région.


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