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Déni identitaire et inconscience politique



Déni identitaire et inconscience politique
La crise au nord Mali démontre cette incapacité de la classe politique, hormis celle qui exerce le pouvoir, à voir plus loin que les échéances électorales. La sécurité, le voisinage et la stabilité de la région ne semble en rien la concerner. Un silence lourd de sens entoure la situation chez notre voisin. Un silence d'autant plus lourd que 7 diplomates ont été kidnappés par un groupe dont on connaît l'amour qu'il porte à l'Algérie.La classe politique algérienne semble oublier que les terroristes qui frappent chez nous s'alimentent au nord Mali. Elle semble également méconnaître les Touareg qui sont tout autant que nous des arabo-berbères. Elle oublie que les Maliens du nord sont cousins et ont des liens ancestraux avec les Touareg du Hoggar et du Tassili. Elle ne fait pas attention au mouvement de contagion qui vient de s'étendre à l'ouest de la Libye.La classe politique algérienne a-t-elle renié sa dimension africaine ' Ne se sent-elle concernée que par les Printemps arabes qui tournent inexorablement à des hivers glaciaux ' Ce déni identitaire n'est pas dû à la conjoncture électorale dans nos contrées. Il est dû à une acculturation provoquée par l'ex-colonisateur et accentué par une école incapable d'expliquer à un jeune Algérien qui il est, d'où il vient et quelle est réellement son histoire.Cette acculturation et cette absence de vision géopolitique est d'une telle gravité qu'elle en est inquiétante pour l'avenir même de l'Algérie. La perversion de la mission du militant politique a atteint des sommets rarement vus dans d'autres pays. La quête d'un statut social passe avant tout. Avant même l'Algérie. «Se mettre au service de son pays» ne semble avoir aucun sens. Défendre des causes justes n'existe même plus dans le discours ambiant. L'Algérien du cinquantenaire de l'Indépendance se fait spolier sa Révolution. D'écrits en images, les moudjahidine sont assimilés à des terroristes sans que l'élite ne pipe mot.Il serait peut-être bon d'énoncer quelques vérités en direction de cette classe politique qui aspire à diriger le pays. L'Algérie n'est pas un pays européen mais méditerranéen et africain. Le Burkina Faso et le Sénégal sont plus proches de nos frontières que la Syrie et l'Irak. Le sort d'un Algérien est aussi important pour les autres Algériens qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. Une élection n'est qu'une étape dans la vie d'une nation et ne peut faire oublier l'environnement géopolitique de l'Algérie.Le déni identitaire de notre africanité est surprenant dans un pays où la question amazighe continue d'agiter le landernau politique. En 2012 et en Algérie, la régression n'a pas été féconde. Loin de là, hélas !
A. E.


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